Toute à mon euphorie d’avoir reçu mercredi un appel très émouvant (qui m’a par ailleurs enseigné que 27 ans de silence n’effaçaient pas une voix), et hier par la poste une lettre manuscrite que je n’attendais plus, j’ai décidé ce jour d’évoquer ici quelques moyens de communication inscrits dans le paysage de ma nouvelle vie comme dans celui de la précédente. Mais avant cela, faisons un petit détour par Berlin. La première fois que j’y suis allée, en 2005 (séjour que j’évoque dans Le zeppelin, particulièrement dans le chapitre sobrement intitulé Premiers symptômes aériens occultés par un réveil bleu à pile unique entre Berlin et La Maison), j’ai pris une photo qu’il m’aurait été impossible de prendre lors de mes séjours ultérieurs : un reflet de la Fernsehturm sur le fascinant Palast der Republik, qui allait être détruit l’année suivante.
J’aimais l’idée que l’on puisse apercevoir cette tour depuis à peu près n’importe quel point de la ville. Depuis, j’ai développé un amour des tours hertziennes proportionnel à mon rejet de la télévision. Chaque fois que je passe au pied (hihi) de tels édifices (ou apparentés dans mon esprit peu technologique), je suis joyeuse, et que fais-je ?
Après Wattignies,
après Villeneuve-d’Ascq,
voici Lens :
Sans les jambes en l’air, elle ressemble à peu près à ceci
(Ça, c’était lundi soir, quand j’ai décidé de reprendre contact avec la première véritable amie que j’aie eue dans ma vie – si je ne l’ai pas vue pendant 27 ans, je lui rends un double hommage dans Le sel de tes yeux et je l’évoquais déjà dans Mes petites amoureuses – grâce à une technologie plus évoluée que celles de l’antenne réseau, de la fibre optique et du wifi réunis : j’ai glissé une enveloppe dans sa boîte aux lettres, à quelques pas de la Fernsehtourm lensoise.)
ou à cela
(Ça, c’était ce matin, quand je suis passée à sa proximité en courant.)
Oui, les boîtes aux lettres ont été mes amies, cette semaine, mais elles me devaient bien ça : je n’ai jamais manqué de les mettre à l’honneur dans la rubrique Kitsch et lutte des classes de ce blog, sous-catégorie L’appel de la montagne. Le Chalet du Nord a bien des cousins ici, appelons-les Chalets Miniers. En voici cinq, sis à Annay (jockomo feena nay) :
Ah, et lundi, au collège de Lumbres, j’ai montré à une classe de sixièmes comment écouter les conversations dans une pièce voisine en collant un verre au mur et j’ai soudain pas mal intéressé mon jeune auditoire.
Fin de cette évocation dominicale des moyens de communication miniers.