Ce matin, j’ai voulu éprouver au sol les similitudes entre la cité des cheminots à Méricourt et Loos Délivrance (qui, de fait, est une cité de cheminots, même si elle porte un petit nom d’inspiration boormanienne quelque peu angoissant), plutôt que de simplement les constater sur les plans,
non pas à vélo mais en courant, pour que mon expérience des deux territoires soit vraiment comparable – elle s’est avérée confondante ; j’y reviendrai en images. J’ai dérivé irrésistiblement vers un lotissement, puisque tel est mon thème du moment, et soudain il m’est apparu que les extraterrestres de passage (disons les two little men in a flying saucer d’Ella Fitzgerald) devaient se demander quel message leur adressent les jardins des lotissements :
– Que représentent tous ces cercles sombres, à ton avis ?
– C’est difficile à décrypter, moins régulier que nos agroglyphes et cependant on sent qu’il y a une intention.
– Après le Very Large Array, voici le Very Small.
– Ah ah ah.
– Ah ah ah.
– Ils ne sont quand même pas très doués, ces humains.
Un parallèle entre ces jardins individuels et des aires de jeu invariablement désertes en dit aussi très long sur les notions d’individuel et de collectif dans les enclaves résidentielles – et sur leur potentiel économique : cette vue du ciel vaut une étude de marché. Vous voulez faire fortune ? Vendez des trampolines.