Cet après-midi, j’ai fini la première mouture de mon nouveau manuscrit. Je suis allée courir avant de me sentir vide et il s’est passé un certain nombre de choses : au deuxième kilomètre, j’avais tracé les (très) grandes lignes de mon futur roman (Sel + 2, donc) ; au neuvième, une vieille copine oie, Carrie, m’a sauvagement attaquée. Elle a couru vers moi, le cou tendu comme une lance (c’était assez craquant), et m’a martelé les baskets et les mollets à coups de bec ; parfois elle s’arrêtait mais, vexée de me voir me tortiller de rire, elle revenait à la charge. Je ne sais pas ce qu’elle me reproche ; je la vois plusieurs fois par semaine depuis des mois et nous avons toujours été en bons termes – je ne nie pas que nous ayons parfois eu des mots, mais jamais nous n’en étions venues au bec. Là, c’est elle au mois de juillet (oui, ça chauffait un peu, ce jour-là, mais rien de bien grave) :
Plus loin, Danny s’est avancé vers moi d’un pas enjoué. Je me suis excusée de ne pas avoir de carottes sur moi et soudain j’ai compris ce qu’il voulait me montrer : quatre pétillantes poulettes sont arrivées aujourd’hui dans son enclos ! Je lui ai promis qu’on fêterait ça très vite (il m’a chargée de la playlist, des légumes et des confettis).