Trous de balles

Ce matin, pour la première fois depuis des mois, j’ai croisé un lièvre. Il fredonnait I Am Free de Princess Nokia, pour preuve que l’on est hyper branché dans le bassin minier puisque la rappeuse new-yokaise a publié simultanément ses deux nouveaux albums (Everything Sucks et Everything Is Beautiful) il y a trois jours à peine :

No people, no people, no people
Let me go, let me go, let me go
And I am free, and I am free
,

chantait le lièvre, puis il m’a décoché un clin d’œil. Toi, ça va, m’a-t-il dit, toi tu n’es pas vraiment humaine. Et soudain, j’ai compris la raison de sa joie : Ce soir, c’est fini ! Ce soir, les chasseurs vont pouvoir ranger leurs gros fusils dans leur petit trou de balle et s’asseoir dessus pendant six mois, et nous les innocents allons pouvoir vaquer à nos saines occupations, danser folâtrer courir paresser pisser dans les champs les bois sur les terrils. Le lièvre et moi avons bondi dans les flaques de boue noire sur les flancs escarpés du 74A (ou 11-19 de Lens-Ouest) et mis les jambes en l’air pour fêter ça.

(En vue satellite, on distingue le petit chemin escarpé sur le flanc ouest du 74A.)

(Là, nous sommes sur le petit chemin.)