Le covid-19 a disparu, hop, dispersé par le vent, alors le monde reprend sa course folle, sans souci ni masque. Je me lève dès potron-minet pour sortir avant les foules et je profite de la réouverture des parcs. J’apprécie notamment celle de ce petit parc qu’est le 11/19, vu ici depuis la cité de la fosse 11 – on voit les terrils jumeaux mais aussi, tout à droite, le sommet du chevalement et la tour de concentration.
Je redécouvre, après deux mois de privation, le bonheur de dévaler en courant le 74A
avec l’impression de plonger dans les champs.
Le sommet à 7h30 du matin : peu fréquenté.
Et à Noyelles-sous-Lens, à la même heure, ce matin,
des lapins en pagaille s’égaillent sur les pentes du terril et au bord de la rivière, plongent dans les roseaux de l’étang, où atterrit un héron, quand soudain – mais de cela, je n’ai pas d’image – un renard traverse le chemin, à quelques pas de moi, flamboyant, et file tête basse vers la pâture de Dinah en contrebas.
Alors je me rappelle qu’après-demain, la chasse anticipée sera ouverte pour les psychopathes qui auraient envie de tuer un chevreuil, un sanglier ou un renard, par exemple. Une astuce que je leur souffle pour pimenter leur loisir (sponsorisé par leur petit copain le président-banquier clientéliste) : tirer sur un animal qui n’a pas la possibilité de répliquer, c’est en-dessous d’eux, je pense que ces grands chasseurs chevronnés s’amuseraient plus s’ils se traquaient entre eux, à l’approche ou à l’affût, et se tiraient dessus. Ce ne serait pas fun fun fun, ça ? (Merci aux survivants de ramasser les cadavres de leurs camarades, la nature n’est pas une poubelle.)
Mais oublions ces sacs à merde et revenons aux beautés simples de la vie sans eux.