NPR 6 du grand chien blanc

C’est devenu comme à la maison, depuis que j’y vais deux à trois fois par jour, en courant, à vélo ou en marchant. Le cow-boy et moi nous disons bonjour, maintenant – je veux dire, pas juste un bonjour poli mais un vrai bonjour avec les yeux qui sourient. Son vieux berger allemand se poste perpendiculairement au chemin pour me regarder passer. Le grand type aux yeux écarquillés ne me fait plus peur. La dame rousse fait Ah et glousse quand on se croise pour la deuxième fois de la journée.

Mais je change aussi de décor, parfois. J’ai retracé mes parcours de la semaine sur une carte en ligne qui mesure les kilomètres (c’est aussi un moyen de les revivre un peu) et calculé ceci : au total, cette semaine, j’ai couru 80 km, marché 55 km et pédalé plus de 100 km. J’ai donc parcouru un total de 235 kilomètres à la seule force de mes muscles et, bien sûr, pas uniquement sur mon chemin fétiche du moment. Je suis allée chez mes amies à Faches-Thumesnil, par exemple, ce qui faisait déjà 66 km aller-retour par les chemins que j’ai choisis – un itinéraire différent à l’aller et au retour, ce qui m’a permis de faire des bisous à des tas de lieux où j’adorais courir pendant ma vie lilloise, avec une affection particulière pour les bois, champs et pâtures sertis entre Haubourdin, Emmerin et Houplin-Ancoisne. Quand je suis rentrée chez moi, au lever du jour, les lièvres couraient dans les champs vers Gondecourt et Allennes-les-Marais ; plus tard, au bord du canal, quelque part entre Annœullin et Don, j’ai vu des cormorans :

en zoomant :