Je me demande souvent s’ils sont vus, s’ils sont lus ; si ceux qui restent le doivent juste à l’indifférence des passants, à une tolérance indulgente ou à une résignation telle que j’en éprouve face à chaque nouveau masque accroché à une branche, poubelle ou véhicule brûlé. Il me semble détenir un élément de réponse grâce à une découverte que j’ai faite ce matin en courant : j’ai retrouvé par terre le NPR 48 pas pour vous, 11 jours après son accrochage et une bonne semaine après sa disparition. Et je constate que le « Merci, Dieu » qui m’avait agacée n’a pas gêné que moi. La photo est pourrie parce que le jour se levait à peine mais j’ai bien sûr ramassé la dépouille et l’ai rapportée chez moi (en vue d’une réutilisation) et on voit plus bas

que c’est vraiment ce commentaire qui a été visé


ce dont je tire comme conclusion que les NPR sont lus et que s’ils ne sont pas déchirés dans les deux jours, ce n’est pas seulement parce que tout le monde s’en fout mais peut-être bien parce qu’ils suscitent un minimum d’adhésion, d’amusement ou de curiosité. Il est étrange que j’aie fait cette découverte aujourd’hui alors qu’hier, justement, je me disais que j’avais réagi durement : au fond, me disais-je, c’est plutôt bien si des échanges se font dans les marges de ces petits papiers, si des réflexions ou des sursauts de conscience naissent de la confrontation d’une phrase et de son commentaire (ce grignotage de NPR en est un aussi à sa manière). Que les auteurs de merci dieu veuillent bien excuser cet emportement bien dans mon tempérament sanguin…