Des ami(e)s

5h30, le jour commence tout juste à se lever, je monte sur Mon Bolide sous un léger crachin avec pour seule ambition de ne pas rester sur un traumatisme, celui des côtes de l’EV5, auxquelles mes cuisses de Lilloise fraîchement repentie ne sont pas habituées. Dès avant de m’y engager, je croise une belle chevrette, qui se prête à une séance de photos. Je me dis que, quoi qu’il arrive, elle aura fait ma journée.

Le chemin jusqu’à Olhain me paraît plus rapide aujourd’hui que samedi, sans doute parce que désormais je le connais, mais pas moins vallonné. Je croise un seul humain, sans fusil puisque ce n’est pas la saison mais tout en lui sent le chasseur, sa veste camouflage multipoches, ses chiens, sa carrure, sa mâchoire et son crâne luisant. Aujourd’hui, la tour Eiffel de Bouvigny se perd dans les nuages rapides, le vent étant énergique.

Dans la forêt d’Olhain, je croise plusieurs escargots de Bourgogne (Helix pomatia) ; j’en avais déjà rencontré un dans le bois des Bruyères, cet hiver, et j’avais été sidérée par sa taille.

Plus loin, j’en rencontre deux autres, numérotés (non mais ça se fait, des trucs pareils ?), 73 qui me promet de me porter bonheur (c’est un nombre premier) et 76.

Et bonheur il me porte puisque je me fais ensuite une nouvelle amie, une chevrette olhain-pienne,

qui n’accepte pas seulement de poser pour moi mais se laisse aussi filmer. Voici 35 secondes de beauté, de grâce et d’innocence :

Je rentre chez moi par les champs. Cette fois je ne suis pas les consignes d’un GPS mais me sers des terrils comme de repères pour trouver ma direction, passant de chemin de tracteur en chemin de presque rien.

Ok, Haillicourt est à droite, donc je vais prendre à gauche.

Parfois un faisan m’engueule parce que je lui ai fait peur et j’objecte que lui aussi m’a fait peur avec son klaxon de mobylette. De même, certains lièvres me fuient

et d’autres me laissent admirer leur noble profil.

Et comme nous sommes le 14 juillet, voici une image qui fait très vieille France pour achever cette promenade de 60 km, pas moins, comme je m’en aperçois en reportant mon parcours sur un plan.