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Mon 8 août en 13 images.

C’est une méthode que j’exploite depuis plusieurs années pour constituer ce que j’appelle mon atlas (une espèce d’essai d’urbanisme non éclairé qui interroge notre rapport à l’espace, au mouvement et aux topographies à travers quelques études de cas), une méthode qui consiste à ressasser les lieux, d’abord dans les grandes lignes puis, une fois celles-ci intégrées, dans le détail. C’est le détail qui m’intéresse le plus. Bref, voici encore un lever de soleil sur Sainte-Henriette parce qu’elle est souvent sur ma route ces temps-ci, quand je pars à l’est. Parfois je vais plutôt à l’ouest, ou au nord ; rien de construit, je me contente de suivre mon impulsion au réveil, car mon travail se penche aussi sur les ressorts du désir qui nous mène ici plutôt que là, tel jour, tel instant.

Ce matin, par exemple, j’avais envie de franchir la passerelle d’Auby dont je vous proposais une vue ici, c’était ma lubie du jour. Hélas, elle n’est pas encore ouverte au public (je ne savais pas qu’elle était si récente), c’était donc un peu frustrant mais ça signifie aussi que, le jour où je pourrai enfin y rouler, ce sera un vrai petit événement. Ici, une simple vue sur la rampe de lancement, sur la rive sud.

Sur les piliers, au bord de l’eau, ces deux inscriptions assez grandes (50×50 cm) qui me permettent de glisser un message privé :

J’ai emprunté la passerelle suivante, qui dans son genre ne manque pas de charme non plus.

Comme hier, j’ai changé de berge plusieurs fois, sur un autre canal (Aire hier, Deûle aujourd’hui). Il y a toujours un côté que l’on considère comme l’autre côté ; ça peut être un côté qui n’est pas aménagé ou/et semble hostile (cf. les ossements d’arbres mouillés d’hier) ou dont l’accès a l’air interdit, par exemple quand il héberge un site industriel, une cimenterie ou une coopérative agricole, etc. Ce matin, j’ai enchaîné quelques-uns de mes autres côtés, entre Auby à Pont-à-Vendin. Si parfois, comme à Courcelles, on trouve une

(et quelle tristesse de ne pouvoir accéder à ce beau terril vert tendre saupoudré de verts profonds),

ailleurs (à la limite de Courrières et d’Harnes) j’ai eu la surprise de pouvoir accéder à des quais de (dé)chargement que j’apercevais jusqu’alors depuis le côté qui me paraissait être le bon.

Il y avait quelque chose d’apaisant dans les lignes que présentait ce site.

Par ailleurs, ma soudaine audace m’a aussi permis de découvrir des paysages familiers sous un angle nouveau – mon atlas montre notamment que des lieux familiers, vus dans des perspectives inédites, se révèlent quasiment d’autres lieux. Ici, Pont-à-Vendin vue depuis la plage des Matériaux Enrobés du Nord (je dis plage parce que Mon Bolide s’est brièvement enlisé dans une étendue de sable détrempé, un peu plus loin).

Elle m’a aussi permis de rencontrer des gens que je n’aurais jamais rencontrés si j’étais restée de mon côté habituel.

Et de faire des photos cartes postales du terril d’Estevelles

Pour finir, parce que c’est dimanche et pour me réconcilier avec Jésus après notre échange un peu vif relatif à sa serre de jardin sise à Cambrin, une bondieuserie d’Auby.