Les villes m’adressent de nouveau des messages – tels que celui-ci, lu dans un lotissement de Méricourt. Ne faites pas attention aux sapins qui se penchent pour apparaître dans le cadre de l’image – c’est totalement puéril…

En tombant sur ce tag, il y a une dizaine de jours, je me suis rappelé une série de billets disparue pendant la table rase qu’a subie ce blog en 2019. J’avais publié la série en question en 2017 – 2018 ; à l’époque, je m’amusais à lire les murs de la métropole lilloise comme d’autres lisent les lignes de la main, le marc de café ou les éternuements (oui, la divination par l’interprétation des éternuements existe et elle a même un nom : ptarmoscopie) ; c’était avant ma saturation des slogans, que j’exprime dans le billet « La vi. Je suis allée fouiller dans mes archives d’Instantanés Urbains et j’ai sélectionné ce qui suit.
- quelques messages privés que m’ont adressés les murs dans des moments critiques (il est assez révélateur que, des années plus tard, je me rappelle précisément où j’ai lu la plupart d’entre eux)
parfois les murs m’invitaient à y croire



parfois ils compatissaient

(peut-être même trop)

(eh, doucement quand même…)

parfois ils essayaient plus ou moins maladroitement de me consoler

(je me rappelle avoir répondu « grand bien te fasse »)

ils me conseillaient


ils m’aidaient à relativiser

ou au contraire me suggéraient de me révolter
(Ci-dessous, ce n’est pas le fuck qui m’amuse mais le « for ever » (sic) en minuscules lettres, au-dessous (mais si, regardez bien). J’ai par ailleurs tout un stock de fucks plus ou moins élégamment illustrés (ce sera pour un billet ultérieur).)


parfois ils me guidaient dans mes questionnements existentiels

voire métaphysiques

réponse ci-dessous :

Que te faut-il de plus ? me demandaient-ils par le biais de cette belle graphie. Le sens de la vie, c’est d’y être, mais bien sûr !
2. parfois les murs me faisaient éclater de rire, et rire guérit de tout ; l’une de mes inscriptions préférées reste batare mais j’ai connu d’autres perles. Celle-ci reste la plus remarquable – « Nique la police !! » / « Y a bien réson de la niquer », vu à Sallaumines, n’est pas mal non plus.

Je n’étais visiblement pas la seule que les slogans politiques cheap exaspéraient (bien souvent je partageais les idées – antispécistes, antipatriarcales, anticapitalistes, etc. – mais pas le besoin d’en tartiner les murs). Aussi ai-je beaucoup apprécié ce patate chou fleur ronchinois qui les tournait en dérision.
