Je n’ai toujours pas été assez vive pour prendre en photo un vol d’oies sauvages (l’un de mes grands bonheurs saisonniers) mais voici quelques autres amis à plumes.
Les cormorans et moi, nous avons un point commun : nous adorons les péniches. Je connais quelques spots de cormorans, comme celui ci-dessous. Je suis toujours surprise de les voir descendre de leurs promontoirs pour aller à la rencontre des péniches puis nager dans leur sillage – quand les foulques macroules auraient plutôt tendance à fuir pour se mettre en sécurité.

Les cygnes quant à eux, semblent plus nombreux sur les canaux moins navigués (tout ceci relève d’observations et je n’ai fait aucune recherche pour les corroborer). Ici, la semaine dernière, près du bassin de retournement sur le canal de la Souchez.

Les foulques ne manquent jamais de se faire des radeaux – elles ne surfent pas, cependant, comme le font volontiers les poules d’eau (qui dodelinent de la tête pour accélérer le mouvement de leur véhicule flottant), mais se laissent juste dériver. La plupart du temps, quand elles ne se perchent pas, elles se battent becs et palmes. Je ne connais pas d’oiseau d’eau plus querelleur (des oiseaux pas d’eau, si : plein).

De loin en loin, des buses (en béton, ≠ buse oiseau) rejettent des eaux dans le canal, créant un bouillonnement à la surface. Un jour, j’ai vu un grèbe huppé battre des palmes contre le courant pour rester dans ce qu’il semblait considérer comme un jacuzzi. Il y a beaucoup de grèbes huppés sur les canaux de la région, cette année, alors que les années précédentes ils étaient relativement rares. Le grèbe est difficile à photographier, il déteste ça et plonge avant qu’on ait pu sortir l’appareil (il peut nager très longtemps et très loin sous l’eau, c’est impressionnant). La plupart de mes photos de grèbes ressemblent à ceci – à des photos de pas grèbe.

Mais de temps en temps, je rencontre un individu plus amène. Merci, chou.

Celui-ci est plus flou mais aussi plus huppé

et voici ses baby grèbes

Le héron est tout aussi difficile à photographier ; il s’envole dès qu’on s’arrête pour le regarder, ne laissant même pas le temps de mettre la main sur l’appareil. Généralement, je dois à un zoom relativement bon de réussir à voler quelques portraits de cette superstar des étangs et canaux. Les dalots sont parmi ses cachettes préférées.

Un canard renfrogné après un amerrissage pourtant très réussi.

De tous les oiseaux, celui qui m’émeut le plus est la poule d’eau (presque à égalité avec l’oie, qui a également toute ma tendresse). Outre que je trouve la gallinule particulièremet gracieuse, son tempérament craintif (qui la rend tout aussi difficile à photographier, quoique pour des raisons très différentes, que les grèbes et les hérons) me donne envie de la protéger. La voir courir sur ses longues pattes fines ou, si elle est dans l’eau, s’éloigner en ricochant à la surface dans un battement d’ailes frénétique, ça me fait toujours sourire, mais l’instant d’après je sens un étirement dans la poitrine à l’idée que cette hâte si touchante dénote une peur et que c’est ma proximité qui l’a déclenchée.

Ici, des oies de La Bassée dansent sur une chanson de Lizzy Mercier Descloux, Wawa. Un, deux, trois, quatre, scande la meneuse, et hop, elles font demi-tour et un, deux, trois, quatre. On plongerait presque pour danser avec elles.
