L’autre jour, je discutais scarifications avec mon ostéopathe. « Bien sûr, disait-elle, on s’inflige une douleur physique pour reléguer au second plan une douleur psychique devenue insupportable ». Elle m’a montré des points d’acupression sur les mains et les poignets, de quoi se faire un bon petit électrochoc maison, mais quand on a le taxon solo lancinant, ce n’est pas assez.

Alors ça peut être l’occasion d’aller à Lille à vélo en pleine tempête, 40 km dans la pluie glacée avec un vent cinglé cinglant bien en face. Et pour peu que l’on ait un syndrome de Raynaud (selon les termes de mon angiologue – le médecin des anges, comme dit mon amie G. – cette maladie est une anomalie du système sanguin, qui ne sait pas réagir au froid et à l’humidité, provoquant une ischémie ou une cyanose des extrémités), très vite et pendant un bon moment, aucun être ne manque et rien sinon lesdites extrémités n’est dépeuplé.

On peut sauver les doigts en les appliquant sur des zones du corps relativement chaudes telles le ventre et le dos ou en les fourrant, en dernière extrémité (hi hi) dans sa bouche (nous sommes, je le rappelle, dans l’espace public) ; c’est plus compliqué pour les orteils.
