J’ai l’aile droite déglinguée. De bas en haut. Depuis presque deux mois. « L’énergie est complètement bloquée, approuve mon ostéo ; ce n’est même pas la peine que je vous fasse craquer ». Le pied droit : une poignée d’osselets secouée dans la paume que l’on dit plante depuis que j’ai manqué une marche dans l’escalier de mon grand-père parce que je portais un petit meuble et, depuis presque deux mois, j’ai l’impression de courir sur des bris d’os à droite. « C’est vrai que vous êtes toute de travers », observait récemment ma podologue, perplexe. Et le dentiste de garde, consulté parce que j’avais perdu une couronne du côté droit, remarquait que, du même côté, j’avais une couronne + un plombage cassés. « Ouh, ça doit faire mal ». Tandis que les traitements répétés depuis presque deux mois contre l’otite n’en viennent pas à bout dans mon oreille droite alors que la gauche, ça va. Pour finir, mon hémisphère cérébral droit gère mes émotions et affects comme un pied droit, depuis presque deux mois. Bientôt, on m’apprendra que j’ai le coeur du mauvais côté. Bientôt, je me réveillerai dans une des maisons bancales de la rue Casimir Beugnet, à Grenay.





J’étais avec celle que j’appelais alors mon amour et dont l’absence me laisse bancale, le jour où j’ai découvert cette rue incroyable. Nous étions toutes folles. Nous y sommes revenues quelque temps plus tard avec mes meilleures amies, qui ont écarquillé les yeux et pris des photos ; nous y avons envoyé mes parents, qui m’ont appelée ensuite pour me dire que c’était incroyable. Mon amour et moi étions euphroriques et presque fières, comme si nous avions nous-mêmes dessiné ces maisons. Mais nous n’avons jamais percé leur mystère. Si vous savez quelque chose, merci de m’écrire (voir contact dans le menu). Comme toujours, je vous prie de m’excuser pour la mauvaise qualité des photos – manque de recul + dans certains cas, tombée de la nuit + cette foutue voiture qui gâche la vue.