En 2021, j’ai perdu Dame Sam et la femme auprès de qui je pensais avoir trouvé le bonheur éternel ; mes premiers amis d’ici, Carrie, Ricah et Danny, ont disparu, les unes on ne sait où et l’autre pour une vie meilleure dans le village d’Ambrines, 265 habitants – son ancien humain me dit qu’il est bien mieux là-bas, entouré de potes genre poneys (j’irai lui rendre visite début mars quand les crevures en gilet orange auront rangé leurs fusils). Ces pertes diversement lourdes et douloureuses laissent dans ma vie un immense vide, pourtant je ne déteste pas cette année. J’y ai aussi vécu en communion avec la nature et les animaux comme jamais auparavant (je m’aperçois rétrospectivement que mes virées sur l’EV5 et le long du canal d’Aire ou de la Scarpe, à l’aube, cet été, resteront parmi les moments les plus intenses de ma vie). J’y ai aussi fortifié, retrouvé ou entamé des amitiés et des collaborations précieuses. J’y ai semé les graines d’une année 2022 qui (sauf coups du sort ou du virus) s’annonce riche en parutions, rencontres et partenariats. Et puis j’ai mes colocs.

Autoportrait avec Codiaeum variegatum.
Codiaeum variegatum avec toutes ses couleurs super craquantes.

Ici, on le voit avec son ami Peperomia obtusifolia Variegata et son cousin Codiaeum variegatum Angustissimum.

En face de chez eux vit Dieffenbachia

et Hibiscus les surplombe.

Dans mon bureau vivent Tradescantia zebrina (son nom vernaculaire est Misère, pauvre chou), Areca et Draecena marginata,

ainsi que les dernières arrivées, Bromélia (non mais ces rayures…) et Kalanchoë.

Dans ma chambre vivent Chlorophytum,

Spathiphyllum et Dracaena.

Et dans mon séjour, Bégonia et Aréca (sous l’œil pas très vif de Joe Chat et Dame Sam)

ainsi que la star de la maison, Monstera, qui est arrivée ici presque en même temps que moi. À l’époque, elle était à peine plus haute que son actuel pot et je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle se laisse pousser les racines comme ça, elles sont plus longues que moi ; cette semaine, j’ai voulu montrer une photo d’elle à la fleuriste qui me l’a vendue mais je me suis alors rendu compte que son magasin était définitivement fermé, ce qui m’a fait mal au cœur pour elle mais aussi pour Monstera et Draecena marginata, que j’ai adopté en même temps qu’elle. Cela dit, je crois qu’ils ne sont pas trop mal, ici, avec moi. Je leur parle, je leur demande si tout va bien, je leur nettoie doucement les feuilles, je les complimente. J’adore le samedi matin parce que c’est le moment où j’arrose tout le monde, j’ai l’impression que c’est la fête.

En l’honneur de mes 17 colocataires, ce morceau intitulé Monstera Speaks tiré de l’album Plants in Harmony de la harpiste Andrea Cortez
et Monstera Deliciosa de Félicia Atkinson