J’y suis retournée ce matin, la lumière était si différente que les lieux aussi, les topographies nettement dessinées. J’avais très envie de monter, d’aller rechercher au sommet les émotions d’hier, mais j’avais d’autres projets, d’ailleurs ce sera d’autant plus exaltant quand je pourrai y revenir dans quinze jours, après Regnéville et Londres. J’irai attendre le soleil là-haut, oui, voilà ce que je ferai.

Le programme d’aujourd’hui était de visiter enfin le minuscule terril 104 (de ces terrils talus comme je les appelle), sis à Billy-Montigny ; il a été partiellement exploité, de sorte qu’il n’en reste que la base. Mais, je l’ai déjà souvent dit, les terrils sont des lieux étranges, bien plus complexes qu’ils ne le paraissent, et j’avais tout de même affaire à 15 hectares de paysages variés, ici lunaire, là boisé, là toundra.



Il est encore assez haut pour surplomber le chemin de Rouvroy que j’aime emprunter pour voir le soleil se lever, au milieu des champs.

Assez vaste pour avoir un petit lac, sur lequel vit une famille de canards (la photo est trop petite pour qu’on les voie).

Partout les lapins filent, les re-pees vocalisent, les piverts émettent leurs bruits de ressorts dans les bouleaux verruqueux. Quelques bruits me font un peu peur, particulièrement dans les parties boisées ; c’est souvent comme ça, les premières fois, on ne sait pas qui traîne là. Ensuite on prend confiance et on rit de soi-même : tu avais peur de quoi ?

Dans les relations humaines, c’est souvent l’inverse qui se produit mais pas toujours alors à chaque fois j’y crois.
