Diamant

Ce matin, le soleil s’est levé à Douvrin – par chance, j’y étais, dévalant sur Mon Bolide la pente qui mène droit au canal d’Aire mais bifurquant avant La Bassée pour aller saluer l’écluse de Cuinchy. C’est après tout le printemps et il est bien naturel que je retrouve quelques-uns des bonheurs que je lie aux beaux jours : les virées à l’aube, quand je peux chanter sur mon vélo, manger un chausson aux pommes de village au bord de l’eau puis le brûler aussitôt englouti, au fil des kilomètres. 50 exactement, aujourd’hui.

À Douvrin, les pylônes portent encore leur petit manteau d’hiver, c’est mignon.

Il y avait eu comme une fin du monde à Auchy-les-Mines.

Je me suis vraiment posé des questions quand, pour la première fois, j’ai trouvé l’écluse totalement déserte : pas une péniche assoupie, rien.

Puis cette charmante canne s’est dandinée vers moi, ouvrant en quelque sorte le bal d’oiseaux d’eau que j’allais ensuite contempler tout au long des trois canaux que j’ai longés (avec un spot particulièrement animé sur celui de la Souchez), canards, gallinules, foulques, grèbes huppés, cormorans, oies, cygnes…

Quant aux péniches, je n’en ai vu aucune pendant onze kilomètres, jusqu’à la confluence du canal d’Aire avec la Deûle, ce qui est plutôt inhabituel.

Sur la Deûle, en revanche, j’ai observé un trafic raisonnable de noms bien connus tels qu’Hudson ou Morphée. Mais le premier que j’aie croisé confirme que la divination batelière est fiable. Le 18 février, on l’a vu ici, Novateur, Vaya Con Dios et Futura m’encourageaient à croire en l’amour parfait qui m’attendait ; cinq jours plus tard, le miracle avait lieu ; ce matin, un mois et un jour après le miracle, ma première péniche du jour acquiesçait vivement à ma certitude d’avoir trouvé le

de ma vie.