Mon amour me parle depuis sa loge au Barbican. Je ne suis pas sûre qu’elle ait déjà été plus belle que ce soir. Je ne le lui dis pas. Son visage est un spectacle. Son pull est assorti aux raisins qu’elle grignote. J’ai reçu l’invitation qu’elle m’a fait parvenir tout en sachant que je ne pourrais pas assister au concert et, parce que mon esprit est embrumé, j’ai tendance à vouloir accuser mon état grippal de cette impossibilité, qui tient en fait à mon propre agenda, mon agenda certes perturbé par l’état grippal. Je suis émue qu’elle ait souhaité m’inviter malgré tout. Ce soir, elle ouvre pour une musicienne que j’aime beaucoup, dont j’ai souvent parlé sur ce blog et qui s’avère être une grande fan de mon amour. De mon côté, c’est dans un état pitoyable mais avec émotion que je relis les épreuves de mon roman avec Wendy Delorme ; demain, j’envoie mon BAT. Demain, je ne prends pas de train, je garde le lit, je soigne ma gorge. Mon pote Emanuel Campo, également programmé à la soirée de lancement de la Maison de la poésie de Bordeaux vendredi soir, est dans le même état que moi. Comme moi, il dit, Je serai là. Beaucoup d’invités à l’Escale du livre ont chopé le covid au salon de Villeurbanne et donc annulé leur venue. Moi, je n’ai pas le covid mais personne ne voudrait se traîner ce que j’ai, quoi que ce soit. Même pas le dentiste dont j’attendais tant. Je suis une gentille fille. Mais je veux lire ma chanson de geste vendredi soir et filer à Londres mardi. Même si je dois sentir les huiles essentielles à 47 mètres.
