L’été

Je profite de ce que mes jambes se remettent des collines de l’Artois pour courir ; mes muscles brûlent moins quand je cours que quand je pédale, bizarrement. Mon Bolide est comme neuf : nouvelle chaîne et nouveaux freins en moins de 24 h, grâce à la diligence de mon petit réparateur de ville (par opposition à centre commercial), toujours dispo, efficace (par opposition aux grandes enseignes de centres commerciaux, où j’aurais eu un rendez-vous pour février) et pas cher (par opposition aux idées reçues). Je profite de courir pour prendre des photos de l’été dans les petites villes, vous savez combien le sujet me passionne – je me disais ce matin que, même si j’aime toutes les saisons, l’été l’emporte assurément. Voici donc 11 photos prises au cours de mes récentes courses à pied à l’aube – je précise l’heure pour expliquer la faible flamboyance des couleurs.

(palmier d’Avion + parasol)

(bananier ferroviaire de Sallaumines)

(parasols d’Annay, Jock-a-mo fee na-ey)

(déco soleil – tête de mort (pas très clair) sur le terril de Méricourt)

(déco un peu plus volumineuse que les dessins à la craie qui fleurissent sur tous les sols des alentours, entre les bris de verre chaque jour plus nombreux et scintillants, résidus de beaucoup fun avec des bières en bouteilles vertes et des vodkas pas cher)

(on peut aussi opter pour la canette en fer-blanc ; chaque fois que je passe, j’admire l’évolution des tas ; par ailleurs, j’ai désormais la réponse aux questions que je me suis longtemps posées : les usagers ne se disent pas qu’ils souhaiteront peut-être revenir ? ça ne les dérange pas de festoyer dans leur propre poubelle ? la réponse est qu’ils ont bien l’intention de revenir mais que non, ça ne les dérange pas d’être mal assis là, dans leur merde de la veille)

(maintenant, on se munit de ce chariot, qui a peut-être servi à l’acheminement de tous ces alcools fins avant d’être abandonné sur la véloroute voisine, et on s’en va à Loos-en-Gohelle…)

(pour se fournir en sauce aux asperges en briques, deux cartons ayant été largués au beau milieu de ce champ – allez allez, on fait honneur à la sauce aux asperges)

(oui, c’est un peu long et ardu avec un simple chariot mais que voulez-vous ? la voiture a été désossée, jetée dans le Flot de Wingles, dans l’habitat des poissons, des canards et des cygnes – c’est ça aussi, les jeux de l’été culturel : le feu et l’eau – il y a les voitures que l’on brûle et celles que l’on noie)

Pour finir, 2 images de ma ville – que je montre assez peu, je m’en rends compte. Il faut dire que je ne me sens pas du tout lensoise (pas plus que je ne me sentais lilloise à Lille, les dernières années), l’essentiel de ma vie hors de la maison (elle-même située à la frontière de Sallaumines au sud et de Loison à l’est) se passant dans les petites villes et campagnes environnantes. Je n’avais pas eu l’occasion de voir le pont Césarine désert depuis le confinement.

Ci-dessous, le paquebot du stade entraperçu entre deux voies du pont ferroviaire de la nouvelle rue Bernanos, que j’aime bien.