Le 26 avril 2021 (au moment où je vivais ce que raconte L’Évaporée + la perte de Dame Sam et des incertitudes éditoriales, le tout isolée en plein confinement < 10 km autour du domicile bla bla), j’écrivais ceci : « Depuis des jours, mes membres sont contractés comme si j’étais restée bloquée en faisant du rameur ; par exemple, je suis assise à mon bureau et je me rends compte que seul mon coccyx est en contact avec la chaise, le reste est en suspens, ou alors je lis dans mon lit et je me rends compte que j’ai mal aux abdos – le rameur. Je m’oblige à me détendre, me concentre jusqu’à sentir mes membres en contact avec des surfaces, mais quelques minutes plus tard, je suis de nouveau en équilibre sur un os, racornie comme une araignée morte. » De nouveau, depuis trois jours, mes muscles sont tétanisés, brûlants et douloureux. Cette fois, non parce que mon monde vient de s’effondrer, il va même très bien, mais parce que je suis surmenée. Trop de projets à la fois et la logistique infernale qu’ils impliquent font de mon système nerveux une pelote toute emmêlée.
Ce week-end, je retrouve Valentina, qui rentre de sa tournée américaine avec un bon vieux jet lag, et nous nous sommes promis de ne rien faire (après son concert de samedi soir et malgré la visite de nos collaborateur.ice.s pour finaliser l’objet à quatre mains & quatre pieds dont je vous parlerai bientôt, mais je jure que ce sera un vrai dimanche après-midi d’automne, avec des hot cross buns et du thé plein de sirop d’agave et on ronronnera en chœur avec Ashby la panthère d’Islington). Pendant deux jours et demi, nous allons être, c’est tout. En attendant , je cours dans la brume et mes muscles grincent comme des portes de manoirs hantés, puis je travaille jusqu’à l’abrutissement et c’est l’heure d’aller au lit tomber sur un livre et faire des rêves épuisants pleins de logistique.




