Je manque de temps pour tout, pour répondre aux mails des amies, pour afficher les Splendeurs & Merveilles de mon territoire sur ce blog, pour errer comme j’en ai besoin. Mes nerfs sont une pelote de fil de fer, mon cerveau a des ratés, aussi j’ai décidé de ne plus accepter aucun travail ni aucune résidence supplémentaires cette année, quoi qu’il arrive – ce matin encore, une proposition vraiment tentante est arrivée avant même que j’aille courir dans les lumières folles de l’aube mais comme Valentina aime le dire avec son irrésistible accent, Non c’est non. Cette semaine, j’ai cru que j’allais disjoncter ; ce qui m’a sauvée, c’est de m’accorder d’aller à la Forge à vélo, 45 km en passant par les chemins de halage, au soleil, et quelque chose en moi s’est défroissé. Je n’ai certes pas avancé dans les corrections de Colline cet après-midi-là (je n’ai pas mentionné le fait que j’ai dû, de nouveau, laisser Nue de côté – ce manuscrit maudit – puisqu’une éditrice a enfin envie de donner une chance à mon texte « trop radical ») mais on travaille moins bien mort et il s’avère que je suis une petite nature, si je ne respire pas, si je ne cours pas ni ne pédale à distance de la ville, je dépéris. Une de mes amies me disait hier qu’un de ses jeunes collègues ne déjeune pas parce que « manger, c’est pour les faibles » ; je suis heureuse d’être vieille et faible, j’adore manger, prendre le temps de faire des choses improductives, j’adore me rendre inutile. Ce matin, donc, le ciel était d’une beauté exaltante ; les photos prises avec mon téléphone sont loin de rendre honneur à toutes ses subtilités.




Hier soir, mes amies et moi sommes allées saluer les champignons de Pinchonvalles,

juste avant le crépuscule.

Mercredi, ce sont ces champignons de Sallaumines au lever du soleil qui m’ont donné envie de m’arrêter le temps d’une photo.
