Paris avec la remarquable

Je ne vais pas me plaindre ; depuis notre appart-hôtel, nous avons une vue sur les lignes de la gare du Nord, nous voyons passer les RER et les TGV. Parfois, il y en a quatre en même temps, à des vitesses différentes, vers les sud et vers le nord, un véritable ballet – et le ballet, c’est la raison de notre présence ici. La densité de population dans notre quartier est respirable et le matin tôt je peux même courir – vers la Villette, essentiellement. Le problème, c’est qu’ici comme partout dans cette ville, un buisson = un rat. Chaque jour, les endroits où j’ose courir dans l’obscurité sont moins nombreux après qu’une rencontre malencontreuse (pour le rat comme pour moi) me fait renoncer à revenir. Je ne parle pas du spectacle de la misère – une amie me disait hier dans un mouvement de bras que depuis sa baie vitrée, elle voyait les bateaux sur le canal ; mais moi, mon œil s’accrochait aux campements de tentes déglinguées sous les ponts et passerelles. J’imaginais les rats fureter à leur proximité, la nuit. Je suppose que pour vivre ici, il faut apprendre à ne pas voir.

Autres vues depuis notre fenêtre. J’ai un peu peine pour ces oiseaux ; il y a tant de fabuleux paysages dans ce pays, sur ce continent, sur cette planète, pourquoi s’attarder dans cette ville sale, polluée, au volume sonore démentiel ?

Nous errons un peu aussi, avec pour jalons des disquaires et des restaurants véganes.

Le soir, Valentina joue avec le ballet national du Portugal, 35′ sans répit. Ici on la voit lors des balances que la compagnie persiste à appeler check sound, ce qui nous amuse beaucoup.

Petite vidéo de la générale – sans costumes, donc, ni public. Hier, lors de la première, devant une salle comble, c’était encore plus merveilleux.