Reprenons au début

Mes proches me sachant déconnectée, elles me tiennent régulièrement au courant des mots que l’on n’a plus le droit de prononcer (les derniers en date, grand et petit parce qu’ils sont jugeantsjugeant est devenu un adjectif, d’ailleurs très répandu, et s’accorde donc en genre et en nombre). On m’explique aussi que l’homosexualité aujourd’hui est un concept caduc, qu’il ne s’agit plus de ça, que le terme bisexuel est banni et l’acronyme LGBTQIA+, que j’étais si fière de savoir prononcer d’une traite sans trébucher, a laissé place à un LGBTQQIP2SAA dans lequel j’objecte qu’il reste le B de bisexuel (Tiens, c’est vrai, me dit-on) et, au terme d’une longue discussion sur toutes les nuances représentées dans ce concentré imprononçable par ma vieille bouche has-been, j’ai demandé, Mais en fait, pourquoi ne pas résumer tout ça par le terme non-hétérosexuel ? (C’est vrai, tiens, m’a-t-on dit.) Ce matin, j’étais en train de rédiger en courant (i.e. dans ma tête) un courrier prônant cette réforme bien commode à l’attention de la fédération française des associations LGBTQ++++++++, de l’académie française et de l’Association française des majorettes, quand je suis tombée sur cette inscription avionnaise prouvant qu’ici, l’acronyme LGBT est toujours d’actualité :

Alors, par quoi on commence ?