Les sapins sont des êtres vivants. Selon la dernière enquête sérieuse en date (2019), environ six millions de jeunes sapins sont abattus chaque année dans notre pays pour porter des guirlandes électriques pendant que des enfants déballent leurs cadeaux en plastique. So sapiens. Sur le site du gouvernement français (Vive la République, etc.), on découvre que la vente de ces jeunes cadavres est encouragée en haut lieu ; mieux, pour faire face à la concurrence des sapins artificiels, un label rouge a été créé. Qu’est-ce que c’est ?
« Une esthétique (couleur, symétrie) et une bonne densité des branches, une forme conique et une flèche pas trop longue : voici les caractéristiques principales du sapin Label rouge. Par ailleurs, ce signe de qualité assure une fraîcheur : le conifère n’est pas coupé avant fin novembre, gage d’une bonne tenue des épines au moment des fêtes. »
Un massacre label rouge, c’est donc un massacre soucieux d’esthétique et d’épines qui se tiennent bien. Autrement dit, la fin de la civilisation.
Pour illustrer ce billet, une capture d’écran : ce matin, j’ai tapé « sapin coupé » sur un moteur de recherche parce que je voulais voir où en était cette aberration de « pour tout sapin coupé, un autre sera replanté » (= « pour tout enfant assassiné, un nouveau sera conçu ») et sous la barre de recherche s’est déroulée la liste des questions les plus fréquemment posées. L’abrutissement général est de mauvais augure pour cette pauvre planète.
