ressenti

moins 12 disait la météo agricole alors j’ai mis mon pantalon technique moulant qui me sert une fois tous les trois ans parce qu’hier, le ressenti moins 7 avait marqué les limites du plaisir de la course en short ; même les étangs étaient gelés – pauvres oiseaux d’eau <3

le froid est d’une grande beauté – ce blanc immaculé trop mat pour réverbérer la lumière du matin – mais il est difficile de ne pas penser à toutes celles et tous ceux qui en souffrent

mes pensées ce matin allaient tout particulièrement aux herbivores et granivores, soit les êtres les plus innocents au monde mais aussi les plus vulnérables : l’hiver, la nourriture se faisant rare et leurs besoins plus pressants, ils emploient toutes leurs forces à prendre des forces, c’est-à-dire à survivre de la manière la plus basique possible, ce qui serait déjà bien assez douloureux et difficile s’ils ne devaient pas en plus, à ce moment d’extrême fragilité, être traqués par des furoncles en gilet orange et leurs chiens

ces photos n’en montrent rien mais il s’est passé plein de choses à l’aube aujourd’hui

il y a notamment eu plusieurs feux d’artifices, que j’ai d’abord pris pour des coups de feu ; je n’ai jamais compris d’où ils venaient – j’ai d’abord cru qu’ils étaient la source de la fumée épaisse dans le ciel mais non, elle venait de deux choses différentes

la fumée blanche, de Recytech, et la noire, je ne le saurais que plus tard,

quand je verrais une voiture encastrée dans la pile du pont qui relie Noyelles à Loison, entourée par une nuée de pompiers tandis que les passager.e.s indemnes mais hébété.e.s observeraient la scène au milieu des policiers ; je me sentirais alors un peu stupide de traverser cette scène hollywoodienne de mon petit trot hors sujet, jusqu’à ce que je parvienne à l’étang de mes regrettées Carrie & Ricah et me demande où étaient parti.e.s tou.te.s leurs ami.e.s