Aujourd’hui, mon corps me fait la tête.
Il m’en veut d’avoir trop célébré Noël en famille, il est pesant et sans tonus. Je l’ai jeté sur mon vélo comme un gros sac de sable et l’ai acheminé péniblement jusque là où des images mentales spontanées souhaitaient m’attirer, c’est-à-dire aux terrils du Marais de Fouquières.
Le vent soufflait dans le bon sens pour tenir les bruits urbains à l’écart et là-haut régnait une paix profonde. J’ai marché sans un bruit dans la quiétude tour à tour sombre et dorée, les grincements d’arbres morts et le parfum de la mousse tendre ; un lièvre a sursauté, bondi dans la roselière. Je lui ai présenté des excuses.






