Un ami m’envoie un lien vers le site d’un éditeur qui vient de publier un livre sur les compositrices, un livre qui « enrichit le propos » sur ces grandes oubliées de l’histoire de la musique. Cet ouvrage si nécessaire a été écrit par un homme. Il fallait bien ça pour rendre justice à la création musicale féminine : un homme. Un super sauveur. Dans ce pays qui n’a aucun problème avec son histoire coloniale, rien ne choque personne : un homme reçoit une palme d’or pour un film qui montre la sexualité lesbienne, des hommes blancs écrivent des bouquins sur le blues et l’histoire du jazz, une autrice hétéro cisgenre passe à la télé pour parler d’un roman dont le narrateur est un trans, alors quoi ? Un homme peut bien écrire sur les compositrices méconnues (en fait, il ne parle que des plus célèbres d’entre elles mais c’est une autre histoire). Quand on raconte ça en Angleterre, les yeux s’arrondissent, mais en France, le bon vieux pays du mâle hétéro cis blanc, il n’y a vraiment aucun problème. Le monde n’est-il pas fait par et pour eux ? Leurs mamans elles-mêmes ne leur ont-elles pas toujours dit qu’ils étaient le centre de l’univers ? Ce n’est pas leur faute, bichons.