C’était dans Le bon, la brute et le truand : « Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. » Aujourd’hui, on entend souvent dire, « Dans la vie, il y a ceux qui… et ceux qui… » Le monde vu comme une nuée de binarités.
Il y a ceux qui sont sur les réseaux sociaux et il y a les autres.
Il y a ceux qui utilisent des lavettes et ceux qui utilisent des éponges.
Il y a ceux qui croient que le coronavirus est un gros rhume monté en épingle et il y a les autres.
Je me fiche que des gens comptent des likes, je me fiche que des gens se démènent pour essayer de déloger une miette coincée dans une fibre ou un pli de lavette, mais je refuse que des gens ruinent tous mes efforts pour me tenir à distance du coronavirus. S’il s’avère que je suis ridicule, tant mieux pour nous tou.te.s, mais jusqu’à nouvel ordre (pour plagier les autorités), je ne souhaite plus côtoyer les gens qui poursuivent leurs activités comme si de rien n’était / comme si le monde en dépendait. Je serai peut-être contaminée avant eux, très bien, ça leur donnera l’occasion de ricaner, comme les fumeurs qui aiment citer leurs connaissances décédées d’un cancer du poumon alors qu’elles n’avaient jamais touché une cigarette – notre belle et noble espèce ne connaissant pas de petits plaisirs.
Je ne prendrai pas de trains et de métros pour parler de mes livres à quelques personnes qui se rendraient aux rencontres parce qu’elles se croient plus fortes que le virus.
Si vous ne comprenez pas ma décision, PUB lisez mon roman L’éternité n’est pas si longue, paru en 2010 et dans lequel je l’explique très précisément.
Prenez soin de vous.