/ 3 : Vous ici (2)

L’autre jour j’ai eu la visite surprise d’une perruche, que l’on voit ci-dessous sur une branche de Carol-Anne. Puis dans une rue de Lens, en rentrant de chez le caviste (où je n’avais participé à aucune forme de dégustation), j’ai sursauté en croisant un autre individu vert – par chance il n’y avait pas de témoin. Enfin, j’ai rencontré un lapin noir dans le mini-golf à l’abandon que je vous présentais ici l’année dernière et que vous retrouverez bientôt dans ma chanson de geste puisque chanson de geste il y aura, je le confirme : j’ai signé le contrat d’édition cette semaine et j’en suis toute folle de joie.*

* Vous êtes nombreux à me demander ce qu’est une chanson de geste. Eh bien c’est un poème épique de l’époque médiévale, si vous préférez, qui relate les hauts faits de héros valeureux. La Chanson de Roland, par exemple, en est une – extrait :

« CLXIX

Halt sunt li pui e mult halt les arbres.
Quatre perruns i ad luisant de marbre.
Sur l’erbe verte li quens Rollant se pasmet.
Uns Sarrazins tute veie l’esguardet,
Si se feinst mort, si gist entre les altres.
Del sanc luat sun cors e sun visage.
Met sei en piez e de curre s’astet.
Bels fut e forz e de grant vasselage ;
Par sun orgoill cumencet mortel rage.
Rollant saisit e sun cors e ses armes
E dist un mot : « Vencut est li niés Carles !
Iceste espee porterai en Arabe. »
En cet tirer li quens s’aperçut alques. »

Vous me voyez bien dans le registre héroïque et la célébration des racines de la littérature française, non ? Je ne vous décevrai pas.