Le bateau-mouche

Nos plus vieilles amies étaient auprès de moi hier pour passer le cap de cette première semaine sans toi. Elles m’appellent le bateau-mouche. C’est mon nouveau surnom. Elles disent que c’est agréable de se reposer sur moi, comme de s’asseoir dans un bateau-mouche et de se laisser guider : selon notre nouveau rituel, je leur donne rendez-vous à un point précis, où il n’y a rien, juste un parking ; je leur envoie des coordonnées GPS et je les rejoins en train (ce faisant j’écoute les musiques de Mica Levi, Kaja Draksler et Venus ex Machina que j’ai choisies pour être en communion avec toi) et je leur fais découvrir des choses qui ne ressemblent à rien de ce qu’elles connaissent. Je leur fais escalader ou descendre des pentes plus ou moins favorables dans des sites dépourvus de tout aménagement pour les promeneurs. Elles n’ont peur de rien (juste un peu de certaines fumerolles particulièrement spectaculaires), c’est agréable d’être leur bateau-mouche.

Ces photos ont été prises sur quatre terrils d’Hénin-Beaumont. Nous avons découvert des installations un peu inquiétantes qui ne s’y trouvaient pas l’été dernier, ainsi que d’impressionnantes fumerolles sur un sommet que je croyais ne jamais pouvoir atteindre car des grilles en empêchent habituellement l’accès. On trouve à Hénin-Beaumont quelques-uns des terrils les plus fascinants que je connaisse (et je commence à en connaître un certain nombre).