NPR 41 des difficultés

Comme promis dans le précédent NPR, je reviens sur les aménagements en cours sur l’un de mes terrils de cœur – mon château hanté, comme nous le verrons dans le NPR 42 des fantômes futurs. En y courant ce matin, j’ai croisé des dizaines de cubes en béton blanc semblables à celui-ci, toujours auprès de trous en formation, parfois sur des chemins balisés déjà marqués par ce que j’appellerai la sapiens touch, excusez ce latino-anglicisme, mais parfois non.

Puis j’ai vu. Voici la finalité de ces cubes : enfouis, ils fourniront un balisage au sol qui complètera les précieuses informations délivrées par les panneaux. Non seulement sur les chemins tracés mais aussi

dans les prairies. Dans le garde-manger des chevreuils, mais oui. Quel est l’intérêt de faire des choses pareilles ? me demanderez-vous. Eh bien, imaginons que quelqu’un d’important passe par ici et qu’il soit affreusement pressé. Donc il est en costume avec des chaussures qui se cirent et un sac d’ordinateur portable qui bat sur sa hanche ; il est essoufflé dans son kit mains libres parce qu’il a des choses urgentes à traiter. Vous comprenez ? Il n’a pas le temps de faire deux ou trois détours dans cette nature hirsute pour trouver la sortie – quelle que soit la raison qui l’a poussé à entrer. Il est bien content de pouvoir suivre le chemin de très gros cailloux blancs jusqu’au parking où l’attend son SUV noir luisant.

Et pour les plus limités d’entre nous, les amis de la nature humaine ont même prévu un bloc blanc face au point de vue de notre NPR 40. Il ne faudrait pas que le promeneur, ne trouvant pas à sa droite le repère qu’il est en droit d’attendre au fil d’un itinéraire si étroitement encadré, ne comprenne pas que la belle terrasse en bois authentique à sa gauche est un jalon à part entière de son parcours et que, cédant à la panique, il saute du haut du belvédère.

J’ai souhaité rassurer les plus craintifs de nos congénères par ce NPR placé dès l’entrée de notre si périlleux site :

Il est un peu noyé dans l’infographie généreuse déjà disponible mais, excusez-moi de le dire, maladroite et datée.

Je vous accorde qu’il n’y avait objectivement pas la place pour un cadre format paysage, d’ailleurs il suffit de se plier en deux pour tâcher de déchiffrer les légendes un peu passées de la vue satellite idoine. Quant au texte voisin, s’il est flou, c’est en raison de phénomènes naturels tels que la condensation, tout à fait légitimes dans un espace lui-même naturel, j’en conviens. Mais l’époque est rude pour les natures anxieuses et j’espère que ce NPR 41 des difficultés les apaisera un peu.

Restez prudent(e)s.