

Ici, j’ai connu des moments d’un bonheur indescriptible, qui ne reviendront jamais. Je n’avais pas poussé jusqu’à ce point depuis deux mois quand je m’y suis rendue hier matin et le ciel a posé un voile fantomatique sur le paysage, comme pour m’apaiser – me dire, Je sais.

L’ironie du sort veut que je sois en train de travailler sur un roman de fantômes, qui a connu il y a un an une première version un peu bancale. Je vis décidément au milieu des spectres. Je m’y habitue, je n’évite plus les paysages hantés mais les traverse et, ce faisant, je me parle ou chante à voix basse, cachée derrière mon masque, tandis que mon corps file, que mon cœur reste accroché aux branches et les ronces à mes chevilles.