Un renardeau

Aujourd’hui, j’ai le cœur brisé. Ce matin, vers 6h45, je courais sur mon nouveau site post-minier fétiche quand un renardeau s’est précipité vers moi.

J’étais à la fois surprise et très émue qu’il n’ait pas peur de moi et vienne carrément se poster à mes pieds, puis j’ai compris. Il était malade. Il me demandait de l’aide. Il courait en cercles puis revenait à moi.

J’ai appelé SOS Faune Sauvage, dont j’ai enregistré le numéro après l’épisode du lièvre blessé, mais personne n’a répondu, il était trop tôt. Alors je suis rentrée chez moi et je suis revenue chercher le petit dans le sac de transport de Dame Sam, accroché au guidon de mon vélo. J’ai amené le renardeau à la clinique vétérinaire à deux pas de chez moi : On ne s’occupe pas des animaux sauvages, m’a-t-on dit, ce n’est pas à nous de le faire. Après plusieurs échanges avec SOS Faune Sauvage, pendant lesquels le renardeau attendait gentiment dans mon jardin, il s’est avéré qu’aucun centre de soins pour animaux sauvages dans la région ne prend en charge les renards ; il existe surtout des assos qui soignent les oiseaux. Mon interlocuteur, un bénévole qui débutait, en était aussi désolé que moi ; à défaut de pouvoir intervenir, il a obtenu que la clinique près de chez moi reçoive mon petit protégé. La véto a poussé un petit cri en ouvrant le sac de transport ; elle a dit que le renardeau était condamné ; qu’il valait mieux que je l’aie amené avant qu’il ait contaminé sa famille, et plutôt qu’il agonise seul pendant des jours. Ce beau bébé qui me regardait de ses yeux visqueux m’avait demandé de le sauver mais je ne l’ai pas pu. Je suis sortie avant que la véto n’abrège ses souffrances et je voyais à peine où je mettais les pieds tant je pleurais. Pardon, bébé.

Mes questions aujourd’hui sont celles-ci : Qu’est-on censé faire quand on trouve un mammifère sauvage blessé ou malade ? Passer son chemin ? Tenter de lui venir en aide envers et contre tout, quitte à devoir, au final, le faire euthanasier ? Si le numéro de SOS Faune Sauvage, qui me semblait si providentiel, n’est pas la baguette magique, vers qui doit-on se tourner ?