Dernières démarques au paradis

Parfois, c’est le matin à Aix-Noulette.

Parfois, c’est le matin à Cuinchy.

Parfois, c’est le matin à Givenchy-les-La-Bassée.

Parfois, c’est le matin à Barlin.

Parfois, c’est le matin à Grenay.

Parfois, c’est le matin à Bouvigny-Boyeffles.

Parfois, c’est le matin à Courcelles-les-Lens.

Tout est sublime. Les animaux sont heureux.

Les faisans.

Les lièvres

Et les perdrix, les lapins, les chevreuils – en famille ou

solitaires.

Dans huit jours, ces magnifiques êtres innocents ne seront peut-être plus en vie parce que des gros tas de merde en gilet orange leur auront tiré dessus pour leur loisir (qu’ils s’entre-tuent). Je ne sais pas si je continuerai de rouler tôt le matin à la campagne quand elle résonnera de la barbarie propre à notre espèce et que je ne pourrai plus feindre de l’ignorer. Plus que huit jours ! comme disent les affiches de dernières démarques. Plus que huit jours avant la fin du paradis.