Un sapin, c’est un être vivant.

Depuis des années, des citoyens prétendument concernés par la planète me disent que je ne comprends pas parce que je n’ai pas d’enfant. Mais j’imagine mal un enfant exiger qu’un autre – même d’une autre espèce, même d’une espèce végétale – soit sacrifié pour son plaisir. Ou alors ces petits êtres sont de sacrés monstres et je me réjouis encore plus de ne pas en avoir.

Je soupçonne plutôt les parents de projeter sur leur progéniture leur propre besoin de rituels neuneus, à la fois destructeurs et mièvres, qui les ramènent à une magie de Noël aussi réactionnaire que la tradition du chasseur français, ce furoncle.

Depuis des années, les mêmes parents me disent, Ah mais aujourd’hui, tout va bien : pour un sapin acheté, un autre est replanté. Ok, donc si je suis ton raisonnement, il serait indifférent qu’on décapite ton gamin pour qu’il serve de déco puisque tu as encore des ovaires pour en faire d’autres ? Intéressant.

Parfois, je perds patience face à tant d’anthropocentrisme obtus, de mauvaise foi et de cruauté gratuite. Je n’évoquerai même pas l’aspect culinaire de ces fêtes, qui me donne envie de démissionner radicalement de l’espèce.

(Les jouets sont parmi les détritus les plus répandus dans l’arrière-monde, juste après les emballages alimentaires – parmi lesquels je compte les bouteilles et canettes – et juste avant les vêtements, les pneus et les matelas. N’essayez pas de vérifier l’info, l’Insee ne court pas dans l’arrière-monde. Faites-moi confiance.)
Et un joyeux Noël !