Je ne voyais pas à trois mètres, dans le brouillard qui buvait les premières lueurs de l’aube. Je devinais la texture du sol à ses degrés de tendreté tels que ressentis à travers les semelles et au son plus ou moins spongieux de celles-ci à sa surface. Le canal apparaissait comme une absence et je n’en devinais guère le cours qu’aux caquètements des oiseaux d’eau, qui en pointillaient le tracé.

Je me suis tellement attardée que finalement, le jour a réussi à esquisser quelques silhouettes fantomatiques d’arbres et d’oiseaux.

