Ressentis – 7, précisait la météo. En courant ce matin, j’ai préféré penser à une camarade normande qui m’annonçait hier son intention de se baigner aujourd’hui dans la mer de chez elle, plutôt que de penser aux chatons errants de mon quartier, à peine sevrés, aux oiseaux qui n’ont pas migré parce que notre œuvre le réchauffement climatique a déglingué leur merveilleux système de survie ou encore à mes congénères qui n’ont pas d’abri. J’ai pensé baignade. Je courais un peu plus lentement que d’habitude parce que le froid comprimait ma cage thoracique et raidissait les muscles de mes cuisses et de mes mollets mais soudain j’ai débouché sur un rond-point que baignait une lueur orange sanguine et j’ai réussi à faire une pointe de vitesse pendant quelques centaines de mètres pour arriver avant le générique dans le champ de Rouvroy où je voulais voir se lever le soleil. Et j’ai gagné. Je voyais ceci à l’est – vous reconnaissez bien entendu la belle silhouette de 101-84 –,

et à l’ouest cela – je ne vous présente plus le Bossu de Méricourt.

Alors j’ai dit merci, merci, merci. Comme le chantaient les Stranglers, there’s always the sun (ne vous moquez pas, j’adore cette chanson même si on est loin de Golden Brown), et cette excellente nouvelle, vérifiée chaque matin, m’a soudain rendue très joyeuse.
