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J’ai attendu de longues minutes dans un champ de Rouvroy, je dansais pour me réchauffer – sans musique, pour entendre le soleil se lever. Clapoter. Gargouiller. Crépiter. Je voulais le voir monter à l’horizon, et il monte si vite : chaque seconde il est un peu plus haut et modifie la tonalité du jour ; chaque instant, il sculpte le paysage.

j’ai d’abord choisi de prendre en photo les mêmes éoliennes qu’hier (mais 3,53 km au sud de ma position d’alors au sommet de 94 et surtout, quelques dizaines de mètres plus bas) ; ça se passe quelques minutes avant l’apparition du soleil

le voici ; il s’étire depuis quelques secondes déjà, à droite des terrils 101 et 84 dont j’aime tant la silhouette

bientôt, il mange tout, on peut l’entendre flamber, craquer, souffler son brasier sur les pylônes microbes

c’est l’occasion d’écouter la magnifique Tropennacht (nuit tropicale en allemand) de Sonae (Sonia Güttler)