/ 3 : un an sans Vénus

Un an que l’intrépide Dame Sam, ma DS Vénus, ma cocotte chat, est partie s’éteindre dans la bande boisée qui sépare mon jardin de la cour du lycée, après avoir partagé dix-sept ans de ma vie. Un an que je ne l’ai pas vue, que je n’ai pas soufflé doucement dans les poils si doux de son ventre pour y faire des flaques de chaleur, que je n’ai pas mordillé ses oreilles, un an qu’elle ne dort plus sur moi, sur mes genoux quand je travaille, sur mon ventre ou sur mes jambes quand je dors aussi, un an qu’elle n’a pas réclamé d’eau, qu’elle n’a pas boudé, qu’elle n’a pas miaulé à tout rompre, qu’elle n’a pas ouvert un placard d’un coup de patte autoritaire, qu’elle n’a pas posé pour moi, plissant les yeux dans la lumière, un an que je ne l’ai pas soulevée pour la faire danser sur l’allegro con brio de la septième de Beethoven. Trois images de DS Vénus prises peu après notre arrivée dans le Vaisseau Fantôme :

Ce matin, j’aurais aimé rentrer de ma course à pied, passer Spud Infinity de Big Thief très fort et danser avec toi, mon bébé, je t’imagine collée contre ma poitrine, le regard un peu voilé qui semblerait dire, Patience, ça ne durera que quelques minutes…