/ 3 : / ses yeux

Ce matin je me lève à 6h30, une grasse matinée qui m’a permis de dormir quatre heures, j’enfile une marinière et descends dans la salle du petit déjeuner ; aujourd’hui, je ne suis pas seule et l’autre dame porte une marinière. Pour dissiper tout embarras et pour éviter qu’une haine sororicide ne menace notre digestion, je lui dis que nous sommes assorties. Elle me regarde comme si j’étais de ces illuminé.e.s qui vous alpaguent dans la rue et ne vous lâchent plus ; elle n’a pas remarqué l’écho de nos rayures, elle est aussi distraite que je l’étais hier matin. Cette dame est celle que j’étais hier. Puis elle s’exclame et commente que c’est bien de se lever tôt, on est tranquille.

Hier, j’ai reçu sept étudiantes en entretien, deux de moins qu’avant-hier. Puis j’ai présenté mon parcours au groupe et encore parlé pendant 1h10. Ma tête bourdonnait de ma propre voix. Puis nous sommes allé.e.s boire un verre à 19 dans une brasserie corse, où nous avons produit un brouhaha tel que mes acouphènes pouvaient chanter très fort sans se faire remarquer. J’ai eu grand plaisir à discuter avec Nicole Caligaris, qui est logiquement aussi singulière que son écriture. Et qui s’avère avoir vu le piment de ma nouvelle vie en concert deux fois, je suis jalouse. Je me rattraperai.

À la fin, nous n’étions plus que trois sur 19, à imaginer des actions, des lieux, des communautés. Il y avait Justine qui par coïncidence connaît bien mon amie Catherine Barsics et Emmanuelle qui par coïncidence connaît très bien mon amie Aude Rabillon. Moments précieux.

Je n’ai pris aucune photo hier aussi ce matin j’ai demandé à ma merveilleuse Londonienne d’en prendre pour moi ; ce sont celles que vous voyez ici.