93

Ce matin, pour la première fois depuis six mois, je suis retournée dans un de mes arrière-mondes préférés, une friche de Harnes où la chasse est autorisée tous les jours pendant la saison ; c’est au point qu’il est interdit d’y pénétrer pendant cette période : pour que des dégénérés puissent tirer sur des lapins, des faisans et des renards. Le maire doit être un chasseur, à moins qu’il ne fasse des cadeaux à ses électeurs. Il restait des douilles ce matin, que les premiers écologistes de France n’ont pas ramassées. Ils n’ont pas non plus profité de leur résidence sur ce site pour prélever (comme ils disent) ce zèbre que j’y ai toujours vu.

Les lapins étaient nombreux ce matin, de même que les faisans, les perdrix. J’ai emprunté le cavalier qui longe le terril 93 de Harnes et cédé à l’appel des cimes. On y accède par ce genre de chemin.

Il est facile de gravir 93.

D’en descendre aussi, moins de retrouver un chemin praticable pour quitter son périmètre immédiat. Pas mal de ronces et de bourbiers font office d’impasses.

Le soleil s’est levé,

la femme qui me rend heureuse m’a dit buongiorno alors que je prenais cette photo et j’ai vécu ma deuxième ascension du jour, twice high already before 8am oui. La végétation commence à darder ses couleurs.

Quand j’ai regagné la civilisation, le soleil continuait de s’étirer auprès de 93, gorgeant les fleurs délicates de parfums spasmodiques.