Mouvement

Je suis dans un drôle d’état en ce moment : tout me plaît. Partir me rend joyeuse, découvrir des lieux, rencontrer des gens, je le fais sans timidité ni anxiété, c’est léger, facile, nourrissant. Rentrer me rend joyeuse : retrouver mes topographies, mon territoire, mes proches ; plaisanter avec le patron du magasin bio, remettre des boules de graisse dans le jardin pour les oiseaux, cuisiner en écoutant de la musique pendant que la machine à laver tourne. Dans le train, ce matin, voir Sainte-Henriette apparaître à l’horizon m’a rendue euphorique.

Et un autre bonheur est celui d’aller à Londres demain, avec mon passeport attrapé en dernière minute à l’état civil de la mairie. Une drôle de vie, que je n’avais encore jamais expérimentée – je l’expliquais ce matin à une amie, être en déplacement presque constamment me donne l’impression d’exister en pointillés. C’est léger, les pointillés, j’aime bien ça. Ma bonne vieille théorie du mouvement (ou occupation de l’espace-temps) pour principe et sens de la vie tient la route (pardon).