Voici le terril 58, dit Lavoir de Mazingarbe Ouest ; l’un des plus fascinants et – je trouve – l’un des plus beaux.

Ici, vu depuis le terril 58A dit Lavoir de Mazingarbe Est ; on voit bien sa forme spécifique de sous-marin, due à ce que j’appelle son toupet (à droite). Les deux se situent à Grenay. Ce matin, j’ai eu envie d’aller voir où en étaient les cerises, là-haut, je me suis rappelé en avoir cueilli des kilos en juin, il y a deux ans.

Donc j’ai grimpé, grimpé, grimpé.

On ne dirait pas, comme ça, quand on regarde 58 de loin, qu’il a une bonne cinquantaine d’hectares de superficie, parce que son profil effilé tend précisément à masquer sa véritable forme – ici en vue satellite (c’est celui de gauche) ; vu du ciel, le toupet caractéristique (au nord) a l’air minuscule : un détail. Les oiseaux n’ont pas la même perception que moi de ce tas.

Quand on atteint le toupet, cela dit, il s’avère effectivement minuscule.

La vue de là-haut est plutôt impressionnante. Ici, face au 11/19.

Je n’avais jamais grimpé seule sur ce terril, et jamais le matin ; j’avais un peu peur parce que c’est un terril Délivrance (cf. ma Typologie des terrils) et aussi parce que le silence, à cette heure du jour (i.e. en l’absence de quads, motos et fusils), bruisse de toutes les vies dont le tas est l’habitat. Je suis tombée nez à nez avec un renard (voir photo floue ci-dessous), pas de ceux que l’on croise à Londres et qui cohabitent avec les humains mais un farouche, qui a sursauté si fort que j’ai sursauté aussi. Et j’ai commencé à me demander pourquoi il n’y aurait pas de sangliers dans le coin, et à repérer des arbres auxquels grimper si jamais.

Pour ce qui est des cerises, je dirais encore deux ou trois semaines.