à savoir 15 photos, 1 vidéo et 1 piste audio, 17 éléments qui ont jalonné mon parcours du jour et que je disposerai dans l’ordre chronologique de notre rencontre. Ce matin, j’ai fait l’aller-retour Lens-Faches-Thumesnil à vélo pour entretenir le (très beau) potager de mes amies, comme lundi mais pas par les mêmes routes – cela dit, on ne s’ennuie pas quand on a les yeux et les oreilles partout, ce n’est jamais la même chose. Aujourd’hui, je suis passée par Carvin et Carnin, rentrée par le bois d’Emmerin puis par le canal. Dès le premier kilomètre, un bruissement géant a attiré mon attention vers ce rassemblement d’oiseaux au stade Léo Lagrange ; c’est
la vidéo du jour
Enfin une aurore
Le soleil venait tout juste de se lever quand je suis arrivée sur la route de Lille, à Loison, mais les lumières étaient encore très belles. Vous connaissez la différence entre une aube et une aurore ? Je suis désolée de ne pouvoir l’expliquer ici à celles et ceux qui ne seraient pas dans les petits papiers du petit matin parce que j’ai déjà un mot du jour pour ce 30 juillet, sorry (voir plus bas).

Fait divers
Quelqu’un avait un peu trop festoyé, apparemment, et la vue de cette voiture versée dans le fossé qui longe la piste cyclable a bien sûr attisé ma terreur des week-ends : j’ai toujours peur qu’un type bourré me fauche à son retour de débauche quand je pars faire l’esprit sain dans le corps sain, ce serait quand même une mort stupide. Il n’y a vraiment pas de piste cyclable sûre – plus loin, d’Annay à Carvin, je n’ai eu d’autre choix que de rouler sur un tapis scintillant de minuscules bris de verre mêlés à des graviers. Je crois que les collectivités se paient nos têtes : Ah vous voulez des pistes cyclables ? Ok, on va peindre une bande blanche pour séparer la chaussée du bas-côté dégueulasse où de toute façon les automobilistes évitent de rouler.

J’ai erré dans les rues désertes de Carvin, c’était l’occasion de comprendre comment elles s’agencent. Puis j’ai appris ce scoop :
Notre-Dame de la Délivrance
derrière les barreaux
(il faudrait sans doute un point d’exclamation)

Oui, je me suis bien amusée à Carvin, j’ai même dû me pincer le nez pour ne pas éclater de rire quand j’ai assisté à une joute de coqs – voici
le son du jour
soit un extrait de leur battle, à écouter les jours de déprime :
(Ce qui n’est pas sans rappeler la séance d’orthophonie que j’ai mise en ligne en mars 2021 et qui m’amuse toujours autant.) Puis j’ai pris la route de campagne qui mène à Carnin,
avant dissipation
des brumes matinales

Les lièvres du jour
Le lièvre est un animal solitaire très attaché à son territoire. On s’entend bien. Celui-ci a renoncé à me fuir dans un champ de Gondecourt.


l’humaine du jour
Où allez-vous de si bon matin ? m’a demandé la jeune femme de la boulangerie. Eh beh, a-t-elle commenté après que je lui ai répondu : vous allez vous faire les mollets. J’ai baissé les yeux vers eux et je me suis rendu compte qu’ils étaient striés de noir, comme si je m’étais roulé dessus moi-même.
Le mot du jour
Dans le jardin de mes amies, j’ai coupé les gourmands des pieds de tomates et en ai presque empli un cageot ; comme chaque fois que je fais ça, j’ai mesuré la cruauté du geste et le cynisme du mot. Je l’emploie pour ne pas faire de périphrase quand je discute avec mes proches, d’ailleurs si je leur parlais des rameaux qui ne donnent pas de fruits, je suis sûre qu’ils me reprendraient : « les gourmands », intercaleraient-ils pour mon édification. Des gourmands ; des bouches inutiles – chez l’être humain, le terme s’appliquerait à des femmes comme moi, qui n’ont pas donné de fruit pour aider à la prolifération de l’espèce. Peut-être que je finirai par refuser de couper les rameaux sans fleurs des pieds de tomates, qui sait, ce serait cohérent.
Assez parlé biologie :
la mécanique du jour
Alors que je quittais Faches-Thumesnil par les Périseaux, j’ai eu cette vision anachronique et rouge qui ne m’a pas déplu : une maquette, dirait-on. C’est l’occasion de prendre une photo de véhicule motorisé non carbonisé – je ne le fais habituellement jamais. Pire, je gomme les véhicules motorisés des photos que j’aime, avec mon logiciel libre, je m’applique, je restitue leur beauté aux sites qu’ils gâchaient. Mais aujourd’hui, voici un camion. Bien sûr, sa photogénie tient aussi au vide du parking.

Où est Charlie ?
Deux perruches se cachent dans cet arbre de Wattignies, les voyez-vous ?

J’ai décidé de suivre l’une d’entre elles et de documenter son repas – un beau tournesol.



Le bocage du jour
à savoir le bois d’Emmerin, qui était à l’époque de ma vie lilloise l’un des lieux où j’aimais le plus courir (ex æquo avec Villeneuve-d’Ascq).


et pour finir,
Les cuves du jour
au bord de la Deûle – à Billy-Berclau et Vendin-le-Vieil respectivement.

