/3 : éco-anxiété

La semaine dernière, j’ai rêvé que j’essayais de dissuader des gens de caresser un sanglier ; je leur disais, Ne faites pas ça, s’il porte votre odeur, les siens vont l’excommunier ; personne ne m’écoutait. C’était un grand sanglier maigre avec de minuscules défenses.

Cette nuit, j’ai rêvé qu’un de mes amis, Martin (vegan notoire), vomissait un ver très long et grès gros sur un trottoir ; je me disais que ça devait être un ver solitaire. Puis j’entrais dans le local associatif dont il venait de sortir, où une prof de yoga était en train de remballer ses affaires. Elle avait apporté pour son cours une carafe de kombucha, qui trônait sur une table. Je comprenais que Martin en avait bu et que le ver vomi sur le trottoir en était issu. La prof de yoga s’excusait, elle ne comprenait pas ce qu’il avait, son kombucha, il n’arrêtait pas de faire des vers ; d’abord, ils avaient l’air de saucisses avec des yeux très jaunes, puis de serpents, qui se dressaient pour regarder autour d’eux d’un air sévère, puis ils se transformaient encore, cette fois en très gros lézards ailés de petites ailes blanches duveteuses (ce détail est dû à mes recherches sur la taxidermie dans l’art contemporain – on y trouve beaucoup de chimères d’un goût calamiteux). La prof s’acharnait à jeter ces reptiles dans les toilettes et tirait la chasse d’eau. Je voyais aussi le couvercle d’une poubelle tressauter, jusqu’à ce qu’une saucisse à yeux parvienne à l’ouvrir et se projette à l’extérieur.

Ensuite, je marchais dans la montagne et j’entendais le fracas d’un torrent. En approchant, je m’apercevais qu’il coulait d’aval en amont ; plus près encore, je me rendais compte que ce n’était pas un torrent d’eau mais de pierres.

(pour illustrer ce billet, j’ai décidé de rester dans la thématique de l’illusion d’optique avec cette photo d’un bassin, prise dans un parc de Lille en 2013)