Ouah

Hier soir, j’ai lu L’appel de la forêt, à contrecœur puisque j’ai d’habitude pour principe de contourner les supposés incontournables. Mais, parce que depuis quelque temps ma thématique principale est la dichotomie civilisation / sauvagerie, parce qu’elle m’a amenée à me pencher sur la zoopoétique et les diverses tentatives littéraires d’adopter le point de vue de l’animal (quitte à me taper des essais pas toujours exactement funky à ce propos), je me suis forcée à lire ce roman dont le personnage principal est un chien. Je l’avais acheté en même temps qu’une pile d’autres livres et, une fois les autres lus, il a bien fallu m’y coller.

Eh bien c’était à peu près ce à quoi je m’attendais : une leçon de vie anthropomorphiste et virile. Parfois, les descriptions de douleurs physiques infligées aux animaux et plus spécifiquement les scènes de cruauté gratuite m’ont donné la nausée. Je me suis dit que je tirerais sans doute plus de choses intéressantes de la postface mais son plat ramassis d’imbécillités m’a rappelé la fac et perdue en trois pages.

J’ai éteint la lumière assez agacée. Puis j’ai rêvé que je poursuivais la lecture et qu’après cette postface académique super sopo, il y en avait une autre, une post-postface intitulée Une autre lecture possible, et le sous-titre avait à voir avec l’usurpation de la parole animale dans la littérature classique mais je ne me rappelle pas comment il était formulé. Le rêvé était si concret, si plausible, il résonnait de manière si immédiate à ma lecture que j’ai vérifié dans le livre qu’il s’agissait bien d’un rêve. Oui.

(J’ai pris ces chiens en photo sur des façades de maisons à Rouvroy, Lomme et Faches-Thumesnil)