disons que de l’autre côté, il y a quelque chose
disons que de l’autre côté, il n’y a pas de douleur
il y a des corps pour accueillir nos gourmandises
mais pas de cellules pour s’y insinuer
il y a des vergers de dattes fourrées à la pâte d’amande
et de pâtisseries qu’on cache dans le frigo
pour les manger en cachette avec Perrine
quand Pierre est parti parler à ses abeilles
parce que c’est plus amusant ainsi
de l’autre côté, nos fêtes se poursuivent pleines de
décibels de champagne et de mignardises
dans nos salons salles à manger nos jardins
et quand elles débordent dans des salles des fêtes
nous avons des pinceaux des palettes pour les décorer
à notre guise et nos chants résonnent là
ton petit bonheur, le marinier de papy, ma bonne du curé
si les bancs et les chaises cèdent sous la puissance de nos rires
nos coccyx s’en tirent bien dans nos robes à fleurs
nos jupes rayées nos pantalons à pinces
puisqu’il n’y a pas de douleur de l’autre côté
il y a des voix portées par une douce brise dorée
auxquelles mêler les nôtres
de l’autre côté je veux penser que tu as rejoint
celles et ceux que nous aimons et qui manquent déjà
embrasse-les de ma part et riez et chantez en nous attendant
je pense à toi, Brigitte

(tes parents, toi et moi en 2009, au long des berges de France)