indigestion

j’ai quatre jours chez moi entre deux déplacements ;
je n’ai pas eu le temps d’assimiler la Californie, j’étais à la Villa Yourcenar ;
je n’ai pas eu le temps d’assimiler ma résidence Vertébrale(s), j’étais à Liège ;
je n’ai pas le temps d’assimiler ma résidence à Liège, je pars prendre sept trains et quatre bains de foule (le tout en gérant les coulisses – ma logistique et celle de mes collaboratrices au cœur de leur propre chaos et le secrétariat qu’un tel merdier implique)

ce n’est pas la vie ; vivre, ce n’est pas enchaîner les expériences sans prendre le temps de les laisser infuser (ce qui revient à manger 24h/24 sans prendre le temps de digérer)
je ne peux pas continuer comme ça, je ne veux pas
mon seul moment de suspens, c’était hier matin dans le brouillard, toujours ce brouillard salvateur qui oblitère tout pour un temps
puis de nouveau la précipitation, le multi-tâches, les requêtes incessantes comme des mouches sur le nez d’un cheval