In progress

Mon appartement est grand mais c’est à cette table que je passe la plupart de mon temps quand j’y suis et que j’y suis éveillée (c’est-à-dire beaucoup), avec parfois des pauses sur l’escalier de secours. Et je peux vous dire que ça bosse sec. 39 pages en une semaine, même si je risque de devoir tailler sévèrement à mon retour, c’est dans ma moyenne la plus haute. Bon, ce n’est pas comme si je sortais boire des coups, visiter des machins ou assister à des concerts. Je le ferai sans doute, à un moment, mais pour l’instant c’est écrire et courir avec mon appareil photo qui me font du bien (évidemment je ne compte pas le téléphone et Skype avec ma chérie, mes parents et mes amies, sans lesquels je ferais sans doute peine à voir – louée soit la technologie).

Des fresques

Brooklyn regorge de fresques, la plupart à la gloire de Brooklyn, comme celles-ci,

voire plus locales, comme celle-ci, qui loue très précisément mon quartier, Bed Sty pour les intimes,

d’autres encore affirment les valeurs de Brooklyn, dans ce genre,

ou des figures emblématiques de « l’esprit Brooklyn », parmi lesquelles des figures politiques d’un peu partout

mais aussi des figures culturelles ayant vécu ou vivant à Brooklyn, parmi lesquelles Spike Lee, Ol’Dirty Bastard, The Notorious Big ou encore Mos Def. Parfois, c’est hélas assez raté. Voyez ce pauvre Mos Def :

Vous ne voyez pas de qui il s’agit ? Comparez..

Pour et contre

Ce que l’on trouve à Brooklyn ? Des Mickey faits main comme je les aime.

Ce qui manque à Brooklyn ? Des chalets du Nord. Zéro. Je vous jure.

Il m’arrive de penser que ce serait bien de vivre ici (mes amis pourraient bien faire l’effort de venir me rejoindre, d’ailleurs ils ne le regretteraient pas) mais quand même : not a chalet in sight, quelle tristesse.

Deli grocery

Y a-t-il quelque chose qui prolifère plus que les églises à Brooklyn ? Je n’en suis pas sûre, mais si tel est le cas, ce ne peut être que les deli groceries. Ci-dessous, l’un des deux qui font le coin de ma rue – j’aime bien les observer quand je suis sur mon escalier de secours, je regarde passer les gens, je les écoute, je ne vais toujours pas voir l’Empire State Building. Je tiens à préciser, à ceux qui penseraient que j’ai la belle vie, combien il est acrobatique d’accéder à mon escalier de secours : je suis méritante.

Flying High

Chaque fois que je passe devant ce bâtiment de Stuyvesant Avenue à Brooklyn, je me rappelle une chanson que j’adorais en 2003.

Digable Planets avec Lester Bowie (mais oui !) et Wah Wah Watson : Flyin’ High In The Brooklyn Sky

Biscuits

Ce soir, la répétition d’Ascent s’est faite au DiMenna Center for Classical Music*, en effectif complet : Meredith Monk était accompagnée de ses complices Katie Geissinger, Allison Sniffin** et Bohdan Hilash, de David Cossin (de l’ensemble Bang On A Can), du quatuor ACME et de 75 jeunes du Young People’s Chorus sous la direction de l’extraordinaire Francisco J. Nuñez**. C’était beau à pleurer.

(De gauche à droite, Aaron, heureux soliste du YPC ; de dos, Bohdan Hilash soufflant dans un instrument dont je serais bien en peine de vous dire le nom, et Ben, violoniste de ACME ; Meredith Monk, Allison Sniffin et Zaccharia, autre heureux soliste du YPC ; en arrière-plan, une partie du chœur***.)

* Ce fut ainsi l’occasion, si j’ose dire, de reprendre le métro à Penn Station alors qu’un match allait commencer au Madison Square Garden : à mon corps défendant, j’ai donc fait connaissance avec le New York où l’on se bouscule sur les passages protégés, avec les métros bondés où des enfants baveux écrasent des biscuits sur autrui et avec les lourdauds auxquels il est bien commode de dire, Désolée, je ne parle pas anglais.
** Je commence à penser sérieusement qu’Allison Sniffin ferait un excellent sujet de livre. Et aussi Francisco J. Nuñez et son incroyable école, qui réconcilierait presque avec l’humanité.
*** Bientôt, tout ce petit monde aura ses costumes ; ce soir, Yoshio Yabara, costumier de Meredith depuis toujours, était là, lui aussi.

Bestiaire de Brooklyn

Vous seriez sans doute nombreux à me reprocher mes parallèles entre Brooklyn et la métropole lilloise, si vos pigeons avaient assez d’endurance ; je suis sûre que le coup des lions, aigles et zéphyrs embrasés de portails vous a fortement froissés. Pour me rattraper, je veux bien concéder quelques espèces à ma connaissance endémiques, à savoir les éléphants de poteau, les taureaux de cour et les cygnes d’escalier. Vous êtes contents ? Tant mieux, je n’aurai pas couru pour rien ce matin.