Avec Marie-Eustache et nos amis – « après que » + indicatif

aujourd’hui, nous sommes fourbus de bonheur, avec Marie-Eustache et nos amis
car dans ma quête Internet de la nouvelle âme sœur, nous avons trouvé
(je trépigne intérieurement rien que d’y penser)
une jeune personne qui n’ignore pas qu’ « après que » est suivi de l’indicatif
nous avons découvert cette merveille au détour d’une petite phrase apparemment anodine que m’avait adressée cette perle rare :
« lovetolove dit : Je me suis rendu compte que j’étais triste de te quitter hier soir, après que tu t’es déconnectée pour préparer ce couscous »
(Marie-Eustache et nos amis commençaient en effet à trembler de faim, ce soir-là)

eh bien quand nous avons lu cette phrase tout à l’heure, nous avons dansé de joie devant l’écran jusqu’à ce que nos rotules semblent articulées à nos chevilles : c’est la fille qu’il me faut, nous le sentons, Marie-Eustache, nos amis et moi-même
dommage que, à bout de patience, semble-t-il, ce bijou se soit déconnectée en précisant qu’elle me tenait pour une mufle ; il est vrai que j’ai dansé assez longuement avec Marie-Eustache et nos amis
je devrais peut-être acheter une webcam pour éviter à l’avenir les malentendus de ce genre

Avec Marie-Eustache et nos amis – l’abduction extraterrestre

cette nuit j’ai été victime d’une tentative d’abduction extraterrestre
une soucoupe volante a dardé vers moi son faisceau lumineux et j’ai commencé mon ascension dans la lumière blanche mais il semblerait que Marie-Eustache et nos amis aient été malencontreusement happés à ma suite
c’est alors que le faisceau lumineux s’est mis à crépiter puis la soucoupe volante à émettre des spasmes comme un four à micro-ondes plein de boîtes de cachous
heureusement, nous n’avions eu le temps de monter que d’un ou deux mètres alors la chute ne fut pas trop douloureuse, pour Marie-Eustache, nos amis et moi

Avec Marie-Eustache et nos amis – le rendez-vous

aujourd’hui, j’ai décidé de reprendre en mains mon cœur récemment brisé
j’ai donné rendez-vous à une jeune fille avec qui j’avais préalablement parlé de cinéma mongol sur un site Internet
je suis allée au rendez-vous avec mon plus beau foulard, des gouttes de Miracle derrière les oreilles, Marie-Eustache et nos amis
j’étais très anxieuse tandis que nous attendions l’arrivée de la jeune fille dans ce restaurant chic
« qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? » a-t-elle dit, la mufle, quand le maître d’hôtel l’a menée à notre table de seize
« ce foutoir », je me suis fâchée très rouge, « c’est Marie-Eustache et nos amis »
puis j’ai fièrement quitté le restaurant avec Marie-Eustache et nos amis

Avec Marie-Eustache et nos amis – l’entretien d’embauche

aujourd’hui j’ai passé un entretien d’embauche
j’y suis allée avec un tailleur pantalon en lin, Marie-Eustache et nos amis
le monsieur des ressources humaines m’a demandé si je comptais toujours m’accompagner de Marie-Eustache et de nos amis et j’ai dit oui oui, ils ne sont pas un problème : c’est juste Marie-Eustache et nos amis
il a dit que la salle de café serait sans doute trop petite pour moi dans ces conditions
par principe, nous préférons les petites entreprises, avec Marie-Eustache et nos amis
mais il semblerait que les petites entreprises, ce ne soit pas pour nous

La narration : rediffusion

J’ai retrouvé avec émotion une série que je publiais sur mon ancien blog, il y a une dizaine d’années. J’ai décidé de vous la rediffuser dans l’ordre – c’est important parce que la narration est très construite et le suspense haletant (ou insoutenable, au choix), comme se doit de l’être un suspense. L’image n’est pas terrible mais vous n’allez pas me casser les pieds avec ça, sinon je veux aussi vous voir harceler les chaînes de télévision qui rediffusent indéfiniment vos Derrick et Colombo préférés. Ma série s’appelle Avec Marie-Eustache et nos amis. C’est un titre vendeur, je ne le changerai pas ; épargnez-nous tout un tapage. Premier épisode dans quelques instants. Mais, avant tout, ma présentation et mon avertissement de l’époque :

« En France, traditionnellement, l’on appelle Marie-Eustache tout être vivant de sexe féminin dont on a oublié ou dont on n’a jamais su le véritable prénom. Une ancienne camarade de classe qui vous a salué préfère s’entendre répondre « Bonjour Marie-Eustache » que « Vraiment, je ne vous remets pas ». Vous trouvez, dans une rue, la chiotte (ici pour le féminin du chiot) d’un voisin qui la recherchait désespérément depuis plus de quarante-huit heures après qu’elle s’est enfuie ayant becqueté la clôture du jardin – il s’agit en effet d’une jeune bulldog – ; vous avez oublié le nom de la bestiole : vous l’appelez, « Viens là, Marie-Eustache », et l’espiègle créature vous suivra à coup sûr jusque chez ses maîtres. Vous ne savez quel prénom attribuer à votre oreiller de célibataire en vous remémorant cette chouette brune que vous avez croisée au supermarché, et naturellement vous optez pour ? Marie-Eustache, bien sûr. C’est ça, la France, quand on a oublié le véritable nom d’un être vivant de sexe féminin. »

Loos Oliveaux

Un reportage en 7 points et 17 photos.

Le 17 avril, je me suis prise de passion amoureuse dévorante pour la ville de Loos en découvrant le quartier des Oliveaux. Un tiers de la population loosoise vit dans cette Z.U.S., sur laquelle rayonne la tour Kennedy. Construite en 1969, cette dernière est, avec ses 28 étages, la tour plus haute au nord de la région parisienne. De fait, comme les tours Europe de Mons-en-Barœul (dont je parle beaucoup ici), on l’aperçoit d’un peu partout autour de la ville, notamment depuis le quartier CHR de Lille, comme sur cette image :

Alors bienvenue aux Oliveaux ! Vous pouvez entrer par ce petit chemin sinueux (le quartier en regorge, des petits chemins qui relient des rues pavillonnaires à des tours, qui relient des tours, qui relient des rues pavillonnaires à des rues pavillonnaires)…

– ces petits chemins qui sentent la noisette constituent un très agréable labyrinthe à travers tout le quartier :

… ou vous pouvez pénétrer dans les Oliveaux par la grande porte :

Vue du sol, la tour Kennedy est assez impressionnante :

D’un peu plus loin aussi…

Il y a tout ce que vous voulez, aux Oliveaux, si l’on excepte (du moins à ce jour) ce qui entre dans la catégorie des chalets du Nord, à savoir les boîtes aux lettres en forme de chalets, puits d’ornement, sabots de façade et autres moulins de jardin, ainsi que les zéphyrs embrasés (du moins ne sont-ils pas exposés aux yeux de tous). L’on y trouve en revanche – et en sept points, donc :

1. de la géométrie

2. Un mini centre commercial presque entièrement à l’abandon – n’y subsistent guère que la pharmacie, le cabinet médical et la boucherie : en comparaison, Triolo (à Villeneuve d’Ascq) fait figure de Mall of America.

3. Du kitsch & lutte des classes, notamment

a – des Mickey artistiques + Rideaux et Voilages bucoliques

b – une faune murale (apparentée aux panonceaux canins)

4. du fun fun

5. des cœurs

6. des upper rooms & kitchens

7. et même des champs

C’était un petit reportage sur le fascinant quartier Loos Oliveaux (≠ Los Olivos, qui se situe dans le Comté de Santa Barbara en Californie). Mais ne croyez pas que je compte en rester là :