NPR 36 de la petite sirène

Oui, c’est bien elle. La petite sirène vit à Sallaumines – mais je n’en dis pas plus.

Pour la netteté, je ne repasserai pas. Tout simplement parce que je n’ai pas laissé le NPR devant cette maison, pour éviter tout malentendu et qu’un couple ne se déchire à cause de suspicions d’adultère. J’avais prévu mon coup et conçu un système d’attache de type porte-serviette à suspendre mais pour NPR (j’étais passée hier pour estimer l’épaisseur du muret en béton), de manière à pouvoir le repositionner vite et sans rien abîmer.

Pas plus net dans cette lumière de 6h37 am, un voisin de la petite sirène : un cygne sans tête que je regarde toujours avec tendresse. Ce jardin nous donne une belle leçon : quand on aime quelqu’un, on l’aime même sans tête.

Mais revenons à notre NPR 36. Comme il était repositionnable, je l’ai finalement laissé à la piscine municipale d’Avion.

Le soleil se levait, faisant écho à l’éclairage public. Très harmonieux. Depuis des semaines, des mois, j’assiste tous les matins à l’extinction des lampadaires, je ne m’en lasse pas.

I <3 Scln

Je suis tombée amoureuse de mon nouveau bolide, un vélo rouge qui saute comme un cabri dans les bois et les champs. Et, de fil en aiguille, je suis tombée amoureuse de Seclin. Il me faut d’abord m’excuser d’avoir incorrectement nommé la ZI (ou ZAC) de l’Épinette ASPUZI, dans de précédents billets, quand j’ignorais encore que Seclin était la ville de DEUX zones industrielles : double bonheur, surtout le dimanche – ça tombe bien, parce que le dimanche les berges du canal sont infréquentables, entre les campings sauvages de pêcheurs en tente kaki, les marcheurs nordiques, joggeurs fluorescents et cyclistes coqués coquets. Ici, il n’y a que moi, le dimanche. Le samedi soir, c’est sans doute différent, à en juger par les traces de beaucoup fun devant les hangars :

Le dimanche, tout n’est que lignes pures, jeux de lumière et délectable désolation.

Mais ASPUZI, the real ASPUZI, c’est aussi la couleur et la danse :

ASPUZI est l’antichambre de Seclin. Maintenant, entrons dans le vif du sujet. Quelques chiffres, pour commencer : Seclin, c’est 17,42 km² pour 12 463 habitants (2016), soit une densité de 715 hab./km². Si ça ne vous parle pas, Sallaumines (l’étalon-or de ce blog), c’est 3,82 km² pour 9 799 habitants, soit une densité de 2 565 hab./km². See what I mean? (Ok, il faudrait faire le calcul en décomptant les hectares non habités des ZI, je l’admets sans mauvaise foi, mais dans ce cas il faudrait en faire autant pour la déchetterie de Sallaumines.) Notez qu’en termes de Ville Fleurie, nous sommes à Seclin 3 fleurs – Sallaumines 1.

Le canal de Seclin n’y est sans doute pas pour rien, bien sûr, qui rejoint perpendiculairement la Deûle à Houplin-Ancoisne, 4,5 km à l’ouest.

Les oiseaux d’eau y vivent en harmonie, comme à Harnes.

Il y a aussi des ragondins et des fantômes.

Seclin est connue pour ses châteaux. Sauf que, Grand Jeu Concours ! un seul des trois châteaux ci-dessous en est vraiment un : lequel est-ce ? Question 2 : L’un de ces châteaux n’est pas sis à Seclin mais à Templemars, à quelques pas de la frontière. Duquel s’agit-il ?

Cette tendance au faste n’exclut ni les ZUP

(vue de l’ouest)

(vue du sud)

ni les arrière-mondes :

ni les Upper Rooms & Kitchens de carrefours et ronds-points :

(abbé Bonpain de carrefour)

(Jésus Christ de rond-point)

ni le Kitsch & Lutte des Classes – Grand Jeu Concours 2 ! Laquelle de ces œuvres n’est pas une boîte aux lettres de Seclin mais de Carvin (autre passion récente) ?

L’art, ce n’est pas ce qui manque, à Seclin : mural

et de rond-point (ici, la couleur s’impose, vous allez le comprendre)

Cette dernière œuvre de rond-point nous amène dans mon lotissement préféré de la ville : les Aviateurs. J’adore. D’autant que, si de nombreux-ses Seclinois-e-s me témoignent volontiers une certaine hostilité, les Aviateurs-trices me traitent généralement comme une des leurs – sans collier de fleurs ni tralala. Voici un plan du quartier : un vrai crop circle, à l’américaine, quoique l’on ne s’y perde pas trop.

Le lotissement fait face à l’hôpital de Seclin, le nouveau, un hôpital intéressant, paradoxal, à la fois hôpital de campagne puisque l’on peut notamment y accéder par des chemins de tracteurs, quoique par ailleurs il fasse preuve d’une belle géométrie :

Une vue du parking s’impose également :

Attention, chien méchant et volumineux juste derrière cette rangée de maisons, il m’a poursuivie l’autre jour et j’étais bien contente d’être juchée sur Mon Bolide, dont on aurait dit qu’il pétaradait comme un bolide des Fous du volant mais en fait c’était le claquement de mes dents. Maintenant, voyons comment les Aviateurs se présentent depuis l’hôpital.

On voit plein d’avions dans le ciel aussi, à Seclin, bien plus qu’à Lesquin si vous voulez tout savoir,

et d’autres objets volants

et des sommets intéressants, quoiqu’ils ne volent pas,

et aussi des tunnels : ici, on en a plein les yeux, dessus et dessous.

Pour finir, un peu d’architecture (ici, l’arrière de l’hôtel de ville),

d’urbanisme (cité des jardins)

(ça ressemble à ça)

et de presque la campagne

Voilà, entre autres choses, pourquoi i <3 tant Scln.

L’appel de la montagne : Chalets de Californie

Depuis quelques jours, je prépare un bref exposé pour la jeune athlète sur l’avènement du lotissement vu à travers les films fantastiques/d’horreur des années 70-80. Pour étayer mon propos, je fais des captures d’écran. Alors que je revoyais Poltergeist pour explorer le lotissement californien Cuesta Verde où se situe l’action, j’ai vu mon étude Kitsch & lutte des classes faire un bond en avant, plus spécifiquement la grande partie de cette étude qui s’intéresse aux Chalets du Nord. Dans mon célèbre article sur la question, que vous pouvez relire ici, j’écrivais à propos d’un CdN sis à Saint-André : « Cette vision est un véritable yodel en Californie ! » Or (tant de coïncidences finiront par m’effrayer) la découverte que je viens de faire rend précisément nos théories sur l’origine des Chalets du Nord aussi contradictoires que le sont celles du blue yodel. Conférence :

1. l’origine du blue yodel

Selon certaines sources, le yodel hawaïen serait complètement distinct du yodel européen. Il serait la combinaison des chants traditionnels de l’île, aux techniques vocales naturelles, et du falsetto qu’y ont apporté les vaqueros mexicains venus endiguer dans les années 1830 l’invasion de vaches, tenues pour sacrées par les autochtones depuis que des européens leur avaient fait cadeau d’un petit cheptel. D’autres sources, qui situent la naissance du yodel américain au même endroit, y voient l’apport direct de deux missionnaires allemands qui dirigeaient le Boys Choir hawaïen, Henry Berger et Theodore Richards ; selon cette version, ce serait d’un yodel purement européen que les chorales auraient embelli les chants indigènes. On peut aussi imaginer un effet conjugué du yodel européen et du falsetto mexicain sur le folklore local. Une théorie voudrait que Daniel Decatur Emmett, le principal compositeur et plus célèbre interprète du minstrel show, se soit inspiré d’artistes européens dans son exploitation du yodel, car il avait voyagé, mais cette thèse me semble peu probable puisque le premier yodel d’Emmett date de 1859, or Tom Christian avait complètement intégré le yodel à son spectacle de minstrel dès 1847. Cela dit, Walter Scott décrivait déjà le yodel comme très présent sur les scènes britanniques dès les années 1830 et les voyages entre le Vieux et le Nouveau Monde étaient assez fréquents pour que les modes parviennent à traverser un océan. Une seule certitude : au début du dix-neuvième siècle, le yodel poussait très fort, de toutes parts, avec la ferme intention d’éclabousser les musiques populaires américaines, il s’immisçait par toutes les brèches : un missionnaire allemand posait son balluchon à Honolulu ? un vaquero poussait la chansonnette sur son cheval à Kailua ? un lecteur de Walter Scott migrait à Chicago ? Le yodel en profitait, il était de tous les voyages, de tous les bagages, et il était ambitieux, déterminé à percer par tous les moyens.

2. l’origine du Chalet du Nord

Je ne mène mon étude sur les chalets du Nord que depuis deux ou trois ans. L’état de dégradation présenté par certains spécimens nous assure que le CdN n’est pas une mode de l’année, mais la découverte que j’ai faite en revoyant le générique de Poltergeist pourrait bien situer dans un temps beaucoup plus reculé que je ne l’imaginais l’avènement du Chalet comme élément distinctif dans le paysage suburbain. On trouvait des Chalets de Californie dès 1982 (date de sortie du film), comme en attestent les captures d’écran ci-dessous.

Un complément d’étude s’impose mais une piste ne peut être négligée : non pas celle du chalet suisse mais celle de la cabane canadienne. Plus de pistes dans l’article consacré aux cabanes en rondins par la Grande Encyclopédie de la Vérité Avérée du Vingt-et-Unième Siècle, ici. Faut-il parler de Chalet de Californie ou de Cabane en Rondins de Californie ?

Des Mickey du Nord

Le Mickey maison n’est pas une spécialité locale, nous en avons trouvé lors de fouilles archéologiques dans une friche hospitalière de Menin mais aussi dans des civilisations très avancées, notamment à Brooklyn. Cependant, la métropole lilloise en recèle vraiment beaucoup : des sédentaires, des saisonniers, des itinérants. En voici un échantillon.

1. sédentaires

– Mickey

L’un de mes préférés vit à Lomme Délivrance. Je me suis prise de passion pour ce quartier en novembre 2016. Sur le plan ci-dessous, on peut admirer le tracé elliptique de ses rues ; sur place, l’on est saisi par un rare sentiment d’étrangeté – assez semblable à celui que l’on éprouve quand on se perd dans les corons du bassin minier.

C’est donc dans ce quartier que l’on trouve le plus émouvant Mickey maison de la métropole lilloise, celui-là même qui a suscité en moi l’amour que l’on sait pour les Mickey maison.

L’autre de mes Mickey préférés nous a hélas quitté-e-s, sa boîte aux lettres ayant été repeinte en blanc (sans doute les enfants étaient-ils devenus trop grands pour répondre « Bonjour Mickey ! » quand ils arrivaient à la maison). Sans lui, Faches-Thumesnil ne sera plus jamais aussi lumineuse – même si l’on trouve encore, à cent mètres de là, un arbre taillé en Tintin que l’on peut admirer dans notre catalogue Imagin’Hair.

– Minnie (en bonne compagnie)

2. saisonnier

Mickey en Père Noël (chut !)

Minnie promène une paille géante en ski sous un ciel Coca-Cola ; elle va attraper la crève

Que la similitude entre les bulles qui constituent le sapin et celles du ciel Coca-Cola ne vous induisent pas en erreur : ces Mickey de saison ne sont vraisemblablement pas de la même main puisque quatre kilomètres les séparent, à vol d’oiseau.

3. zéphyr embrasé itinérant (+ chaperonnage Picsou)

4. quelques amis de Mickey

Les villes aiment particulièrement Blanche-Neige et les Sept Nains ; celles de la métropole lilloise n’y font pas exception, voici quelques fleurons de l’art dont ils et elle sont les huit muses.

art ferroviaire

techniques mixtes

+ moulin considérable (hors cadre, merci de vous référer à la rubrique adéquate, à savoir celle des Chalets du Nords – et apparentés : moulins, sabots de façade, puits, pompes à eau manuelles, etc.)

Mais parfois on trouve aussi un vieil oublié, un de ces personnages qui sont à la bande de Mickey ce que Joey Bishop était au Rat Pack. Ici, Dingo.

5. Fiesta

Mickey + Donald + Titi et Grosminet + Blanche Neige, Atchoum, la méchante sorcière + Bambi (+ Rideaux et Voilages avec cygnes dans paysage bucolique)

6. Apparentés

Un de mes amis, que Mickey ne connaît pas, s’appelle Gou. Je le présentais ainsi dans un billet de janvier 2017.

La course à pied, c’est ma vie parallèle, celle où je suis libre et heureuse. J’y ai aussi pas mal de camarades atypiques, vraiment chouettes. Tout à l’heure, j’ai croisé Gou.

– Salut ! il m’a dit.
– Salut Gou. Et bonne année !
– Ah non, tu ne vas pas t’y mettre…
– Quoi ? Petit moral ?
– Je vais te dire mon problème : moi, j’aurais voulu être Gouniche, depuis toujours.
– Ah oui.
– Oui. Et ce n’est pas encore cette année que ça risque de m’arriver.
– Bon, ça va encore…
– C’est un sarcasme ?
– Mais non ! Regarde, moi, j’aurais voulu être cantatrice, ou danseuse.
– Ah merde. Et ?
– Justement : je suis écrivain, c’est déjà pas mal, non ?
– Arrête ! Classe ! Tu as eu le Goncourt ?
– Mais. Mais non, enfin, Gou. Ce n’est pas ce qui définit un écrivain.
– Ah, ok.
– Qu’est-ce qui te fait sourire ?
– Non non, rien.
– Attends, mais tu t’es vu ? On ne sait même pas quel animal tu es censé représenter !
– Et alors ? T’choupi non plus.
– Quoi, T’choupi ? T’choupi, c’est une star, il a des tas d’albums rien qu’à lui.
– Eh, ma parole que si tu écris un livre sur ma vie, tu décroches le Goncourt.
– Chiche ? Ah ah ah !
– Ah ah ah !
– Enfin, n’empêche que ce n’est pas une finalité, tu vois ?
– C’est clair…

Ici, un ancêtre de Gouniche (puisque nous en parlons) attesté par l’art rupestre ; je l’ai découvert sur un mur de Loos, le long de la voie ferrée. Comparez Gouniche (ci-dessus) à son ancêtre présumé (ci-dessous). Je tiens à préciser que Gouniche (de Delphine Durand) est l’un des livres que j’ai le plus souvent lus et offerts. Je l’aime, quoi.

Autres fenêtres du Nord

1. le North Far West

2. Rosemary’s baby was here

3. Watteau du Nord (en faïence peinte)

troubadour et bergère

nobliaux

4. clowns du Nord (beaucoup de clowns)

content (mais pas son assistante)

flippant (// Ça)

contents + flippants

+ galibot qui fume la pipe

4. les héros

intrépides à tout prix (+ moulin de Mickey)

à vendre (vente ponctuelle n’entrant donc pas tout à fait dans la rubrique le commerce de proximité, ci-dessous)

5. le commerce de proximité

du beau

du bon

Zéphyrs embrasés

Nous appelons zéphyrs embrasés les odes artistiques à l’amour qui fleurissent dans nos villes et villages, y créant un printemps perpétuel. Ici, je vous en présenterai quelques-uns glanés dans la métropole lilloise, mais vous pouvez en découvrir bien d’autres dans mes National Geo – zéphyrs de Charleroi, Rotterdam ou New York. Pourquoi ce nom ? Si vous posez la question, c’est que vous ne connaissez pas la magnifique Barcarolle des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach – je vous conseille alors cette version ; si vous n’avez pas envie de cliquer, voici au moins un extrait des paroles (elles sont de Jules Barbier) :

« Belle nuit, ô nuit d’amour,
souris à nos ivresses ;
nuit plus douce que le jour,
ô belle nuit d’amour !
Le temps fuit et sans retour
emporte nos tendresses
loin de cet heureux séjour,
le temps fuit sans retour.
Zéphyrs embrasés,
versez-nous vos caresses ;
zéphyrs embrasés,
Donnez-nous vos baisers.
Ah! »

1. zéphyrs en bas âge

l’amour, ça commence très tôt

nous recommandons aux plus jeunes d’entre vous d’éviter les porte-chandelle maléfiques – ne vous fiez pas aux colombes : si votre chaperon-ne a les yeux révulsés,

préférez la compagnie d’un cygne

non, ne faites pas ça, je vous en conjure : n’emménagez pas tout de suite ensemble

car très vite, vous serez gagnés par le flou que la vie domestique jette sur l’amour

un flou que même des moments privilégiés tels que la lecture à deux (y compris de Nous Deux) ne sauraient dissiper

un jour, vous vous apercevrez, jeunes gens, que votre passion a fini par s’écailler – quelle tristesse !

2. zéphyrs adultes (voire X)

la rencontre

un bal et on emballe, selon l’expression triviale

d’abord un premier baiser (vêtu)

puis on file chez celui ou celle qui ne vit plus chez ses parents

et enfin vient le moment à la fois attendu et redouté du REAL baiser (dénudé – l’embrasement, ici, vous mène à un égoïsme tel que vous laissez le chat des Rideaux et Voilages agresser un innocent papillon)

et hop, vous voici sur les ailes de l’amour (mais pas sur celles du papillon, dont il ne restera bientôt rien)

bientôt vous ne faites plus qu’un – au point, hélas, que vous finissez par vous perdre dans le couple et c’est un piège, au même titre que la vie domestique, croyez-moi – prenez garde

et voilà, vous n’aviez qu’à m’écouter

bon, ne vous pendez pas pour autant : tout espoir n’est pas perdu, on a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan, etc. (je dis juste que ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi)

3. zéphyrs animaux

a – beaucoup d’oiseaux

– face à face

l’un des deux peut parader en levant les ailes

voilà, comme ça

ou la tête

mais le rapport de forces n’est pas indispensable

– côte à côte

on note une plus grande complicité (oserai-je parler d’authenticité ?) une fois que la phase de séduction est passée (séduire = tromper)

je ne prétends pas qu’alors aucun danger ne menace le couple (ici, tigre) mais certain-e-s pensent qu’une bonne étoile (ici, oiseau chaperon aux ailes déployées, prêt à intervenir) veille sur les tourtereaux : « Tant que nous sommes ensemble », disent celles et ceux qui ont foi en l’amour et en ses zéphyrs embrasés, « rien ne peut nous arriver »

b – peu de pandas

(timidité ? jeu de mains ? chifoumi ?)

c – des oies : voir rubrique 5, ci-dessous

4. zéphyrs Mickey

classique (retrouvez le couple culte avec Picsou en chaperon dans Des Mickey du Nord)

mythique (// Bogart-Bacall)

5. zéphyrs angéliques

ce n’est pas parce qu’on n’a pas de sexe qu’on n’a pas le droit d’aimer (on est parfois même pas loin de MeToo)

voire de consentir à des acrobaties très coquines au cours de parties fines incluant des oies (les voici)

mais, encore une fois, ce n’est pas parce que ça reste platonique que ça ne peut pas être carrément bizarre

6. les lunes aussi peuvent s’aimer

la preuve

7. un avertissement

« Danger de mort, Zéphyr est passé par là », lit-on à la gare de Loos. Comment s’appelait-il ? demanderait Bogart à Bacall (l’un des deux cherche du feu pour allumer l’autre, comme on dit – ça fait longtemps que je n’ai pas vu ce film). Celui qui vous a tant fait souffrir, sous-entend-il.

Mascottes du Nord : Des oiseaux

A – en vitrine

1. basse-cour

2. canards

+ eyeliner

+ chapeau de paille

+ clown et montagnard sur assiette décorative

3. cygnes et assimilés

a – brouillé

b – utilitaires

– pots

+ moucheron mort

– vases

avec fleurs artificielles (+ marin sur assiette)

ou sans (donc potentiellement utilitaire)

c – pomme de pin

4. autres

très méchant

perdrix ? oiseau fabuleux ?

inévitables mouettes (il y en a une invasion dans la métropole lilloise mais elles se ressemblent toutes aussi ai-je choisi une photo unique pour les représenter ici, qu’elles veuillent bien m’en excuser ; vous en trouverez d’autres dans L’appel du large)

autruche en bikini avec chapeau, buvant une bière assise sur un tronc d’arbre : où bon goût rime avec imagination

B – à l’air libre

1. les méchants

– aigles

mal assis

en plein vol

monte la garde

– vautours

– faucon véritable, quoique mort (+ faux cochon)

corbeau

diable

2. les gentils

– collections privées

ange

coq entier

tête de coq

coq plat

– collectivités

pourquoi cette pie qui chante à Wattignies ?

parce qu’il y avait autrefois une usine La Pie qui Chante à Wattignies, tiens donc

pourquoi ce héron municipal à Villeneuve-d’Ascq ? parce qu’il y a vraiment des hérons (entre autres, il y a même des poneys pour les fessiers bourgeois) au Parc des Hérons à Villeneuve-d’Ascq

pourquoi une chouette empaillée au service des eaux de la Communauté urbaine de Lille (sise à Fléquières ?) Mystère

il y a aussi le mystère du poulet de Saint-André

et celui des oiseaux de Wattignies

et une oie géante à roulettes

Mascottes du Nord : Des lions

Les lions, ce n’est pas ce qui manque dans nos villes et villages. Comme chez les léopards de Bringing Up Baby (Howard Hawks, 1938), il y a des méchants et des gentils – plus que gentils : philosophes.

1. stoïques

voire sage

+ fin et racé

avec piercing (rite de passage ?)

contemplatif (bouche bée, même)

2. féroces

très féroces mais inoffensifs (par la force des choses) :

– sans corps

– enlisé

– derrière les barreaux

moins féroces (à moins qu’ils ne bâillent et ne soient pas du tout féroces)

3. avec écu

a. et féroces

quand même

+ aigle

b. mais pas trop féroces

plutôt benêts, de prime abord

tranquille (comme qui dirait, en mode véranda)

Mascottes du Nord : Des chevaux

J’écrivais en février 2017, à propos des chevaux de fenêtre :

Qui serais-je pour juger la passion des chevaux de fenêtre ? J’ai bien celle des Rideaux et Voilages, chalets du Nord, bateaux de fenêtre, zéphyrs embrasés, etc. et la liste ne fait que s’allonger au fil des semaines, me marginalisant de manière dramatique en période électorale :
« Tu as vu les derniers sondages ?
– Non, mais j’ai vu un cochon de jardin en plastique à Mons-en-Baroeul, tu veux que je te montre la photo ? »

1. libres

a. tranquilles

b. facétieux

Ces chevaux de fenêtre, qui vivent à proximité de l’observatoire de Lille, ont une vie palpitante – je la suis depuis plusieurs mois et vous en livre deux images de très médiocre qualité, sans l’enfant (car ce couple a un enfant) parce que le droit à l’image des mineurs, c’est vraiment délicat.

c. sauvages

d. carrément chauds

2. asservis

j’écrivais en avril 2018, à propos des chevaux, ce poème intitulé SM :

les gens qui aiment les chevaux ne m’aiment pas parce que
je n’ai pas la même manière qu’eux d’aimer les chevaux
je ne monte pas dessus

très vite les gens qui aiment les chevaux ne m’aiment plus
même si au début ça allait encore
avant qu’on ne parle de chevaux

je suis bien contente que les gens qui aiment
les chevaux ne m’aiment pas, si leur manière d’aimer
c’est de monter dessus

a. de trait

– avec passagers

– ne prend pas de passagers

b. maltraités

embroché

décapité

c. derrière les barreaux

cellule collective

cellule individuelle